Les accidents de la vie courante (AcVC) représentent un peu plus de la moitié de ces décès (environ 50%), soit plus de 3,5 % de la mortalité totale.
Compte tenu des effectifs de décès qui restent élevés, les traumatismes constituent un problème de santé publique majeur.
Source
Les données statistiques de mortalité en France sont issues de la base nationale des causes médicales de décès, élaborée par le Centre d’épidémiologie des causes de décès (CépiDc, Inserm) à partir des certificats de décès.
Codification des causes de décès
La cause initiale est déterminée pour chaque décès d’après les règles de codage de la Classification Internationale des Maladies (CIM) de l’OMS. Celle-ci est définie comme : la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l’évolution morbide conduisant directement au décès ou bien les circonstances de l’accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel. Les causes médicales de décès sont codées par le CépiDc selon la CIM, neuvième révision entre 1979 et 1999 (CIM-9) et dixième révision (CIM-10), à partir de 2000.
La codification se fait en deux temps. Dans un premier temps, on attribue le code CIM-10 correspondant à l’ensemble des causes de décès mentionnées sur le certificat de décès. Dans un second temps, on sélectionne et code la cause initiale de décès.
Analyse des décès par traumatismes
Les analyses ont été effectuées selon la cause initiale du décès, à l’origine de l’enchaînement des évènements ayant conduit au décès et sur laquelle il est possible d’agir pour éviter ce dernier.
Par exception, les décès par chutes accidentelles, qui sont sous-estimés par ce type d’analyse du fait de la construction de la CIM-10, ont été analysés en « cause multiple », en ajoutant aux décès de cause initiale « chutes » (codes W00-W19) les décès codés à la fois en cause initiale « exposition à des facteurs sans précision » (code X59), et en cause associée « fracture du fémur » (code S72).
Limites méthodologique
Les principales limites de ces résultats proviennent de la précision de la certification et des difficultés liées au codage des causes de décès par traumatisme :
- le caractère accidentel ou intentionnel du traumatisme n’est pas toujours précisé sur le certificat de décès. Ainsi, il est convenu que les noyades et les intoxications sans indication de l’intentionnalité sont codées comme accidentelles depuis 2000, ce qui entraîne probablement une surestimation de ces accidents.
- Le manque de précision des certificats de décès sur l’accident, près d’un AcVC sur cinq, induit une sous-estimation des différents d’AcVC. Par ailleurs, les circonstances de l’accident (lieu de survenue, activité pratiquée, produit en cause) ne sont pas renseignées dans la base du CépiDc.
- Les accidents du travail ne peuvent pas être isolés des AcVC et sont donc inclus dans ces résultats, ce qui correspond probablement à quelques centaines de décès.
Définitions
La plupart des définitions ci-dessous ont été établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les traumatismes sont répartis en deux groupes :
- les traumatismes non intentionnels, c'est-à-dire les accidents, qui comprennent les accidents de transport (dont accidents de la circulation routière) et les autres accidents (accidents de la vie courante et accidents du travail) ;
- les traumatismes intentionnels ou violences qui comprennent les suicides, les homicides, les interventions de la force publique et les faits de guerre.
Accidents : évènements indépendants de la volonté de l’homme, caractérisés par la libération soudaine d’une force extérieure, qui peut se manifester par une blessure corporelle. Ils comprennent les accidents de transport, les accidents de la vie courante et les accidents du travail.
Accidents de transport terrestre : accidents impliquant un véhicule terrestre survenant sur la voie publique ou non. Ils comprennent les accidents de chemin de fer, les accidents de la circulation de véhicules à moteur ou non les accidents de véhicules hors de la voie publique.
Accidents de la vie courante (AcVC) : traumatismes non intentionnels qui ne sont ni des accidents de la circulation, ni des accidents du travail. Les AcVC sont généralement répartis selon le lieu ou l'activité :
- les accidents domestiques, se produisant à la maison ou dans ses abords immédiats : jardin, cour, garage, et autres dépendances.
- les accidents survenant à l'extérieur : dans un magasin, sur un trottoir, à proximité du domicile, etc.
- les accidents scolaires, incluant les accidents survenant lors du trajet, durant les heures d'éducation physique et dans les locaux scolaires.
- les accidents de sport.
- les accidents de vacances et de loisirs.
Chute accidentelle : accident survenant lorsqu’une personne tombe brusquement par la force de gravité et heurte une surface de même niveau ou de niveau plus bas.
Suffocation accidentelle : asphyxie mécanique provoquée par l’obstruction interne ou externe des voies respiratoires. L’obstruction interne peut se produire de différentes façons : par ingestion d’un corps étranger ou de la nourriture dans le pharynx ou la trachée ou par aspiration du contenu de l’estomac. L’obstruction externe peut être due au recouvrement du nez et de la bouche, au manque d’oxygène dans la pièce ou à une strangulation.
Noyade accidentelle : insuffisance respiratoire résultant de la submersion ou de l’immersion accidentelle en milieu liquide. Cette définition n’inclut pas les noyades et submersions dues à un accident de bateau ou à un cataclysme.
Intoxication accidentelle : effet physiologique nocif lié à l’ingestion ou l’exposition à des substances médicamenteuses, des produits illicites, des produits chimiques ou des gaz et vapeurs. Les intoxications accidentelles par médicament comprennent les accidents liés à l’utilisation de médicaments et de produits biologiques au cours d’actes médicaux et chirurgicaux, le surdosage accidentel de médicaments, les erreurs de prescription ou les prises par inadvertance. Cette définition n’inclut pas les effets indésirables de médicaments prescrits et administrés correctement à dose thérapeutique ou prophylactique.
Accident par le feu : accident causé par les incendies et par l’exposition à l’inflammation d’une substance, aux flammes et à la fumée. Les décès par accident par le feu comprennent les décès par brûlure et par asphyxie causés par le feu.
Traumatismes intentionnels ou violences : menace intentionnelle ou utilisation de la force physique contre soi-même, une autre personne, un groupe ou une communauté qui entraîne un traumatisme, un décès, une blessure psychologique, un mauvais développement ou une privation.
Ils peuvent être divisés en plusieurs catégories : violence auto infligée (suicide ou lésion auto infligée), violence interpersonnelle (contre les enfants, le partenaire, les personnes âgées, les étrangers) ou violence collective (faits de guerre) et autres traumatismes intentionnels (intervention de la force publique).
Suicide ou lésion auto infligée : lésions traumatiques ou intoxication que s’inflige délibérément un individu.
Homicide ou agression : lésions traumatiques infligées par un tiers dans l’intention de blesser ou de tuer, par un moyen quelconque.
Traumatismes dont l’intention n’est pas déterminée : ensemble des traumatismes pour lesquels l’origine accidentelle ou intentionnelle n’a pas été déterminée.