Cas de Monkeypox : point de situation en Europe et surveillance en France
Les autorités sanitaires du Royaume-Uni ont notifié 9 cas confirmés de Monkeypox chez des personnes n’ayant pas voyagé dans une zone habituellement à risque (Afrique du Centre ou de l’Ouest) et ne rapportant pas de lien avec des personnes ayant voyagé dans ces zones. Ces cas ont donc acquis leur infection sur le territoire national britannique. Les analyses virologiques de ces 9 cas mettent en évidence un virus Monkeypox appartenant au clade viral d’Afrique de l’Ouest. Les trois premiers cas ont été diagnostiqués le 13 mai 2022, chez un bébé et ses parents. Les 6 autres cas, diagnostiqués ensuite, sont sans lien épidémiologique avec les deux premiers cas.
Par ailleurs, le Portugal a notifié, le 13 mai 2022, 5 cas confirmés infectés par le virus Monkeypox, et 15 cas suspects supplémentaires sont en cours d’investigation. Ces 20 cas concernent des hommes, jeunes pour la plupart.
A ce jour, ces cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), sans liens directs avec des personnes de retour de zone endémique.
En l’absence habituelle de Monkeypox en Europe et de lien rapporté par les cas identifiés avec une zone à risque, le contexte européen actuel constitue une alerte et suggère une contamination en Europe. C’est pourquoi, en France, la surveillance pérenne du Monkeypox par le dispositif de la déclaration obligatoire est renforcée et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé. Les échanges se poursuivent par ailleurs avec les autres pays européens, l’OMS et l’ECDC.
Qu’est-ce que le Monkeypox ?
Le Monkeypox est une maladie infectieuse due à un othopoxvirus. Cette maladie zoonotique est habituellement transmise à l’Homme dans les zones forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest par des rongeurs sauvages ou des primates, mais une transmission inter-humaine est également possible, en particulier au sein du foyer familial ou en milieu de soin.
Comment se transmet-il ?
Le virus monkeypox peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…). On peut également se contaminer au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain…). Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croutes, le plus souvent 3 semaines).
En Afrique centrale ou de l’ouest l’homme peut aussi s’infecter au contact d’animaux, sauvages ou en captivité, morts ou vivants, tels que les rongeurs, ou les singes.
L’infection par le virus MKP n’est pas connue comme une IST, mais le contact direct avec une peau lésée durant un rapport sexuel facilite la transmission.
Quels sont les symptômes ?
L’infection par le virus Monkeypox débute par une fièvre, souvent forte et accompagnée de maux de tête, de courbatures et d’asthénie. Après 2 jours environ, apparaît une éruption vésiculeuse, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croutes puis la cicatrisation. Des démangeaisons sont fréquentes. Les bulles se concentrent plutôt sur le visage, les paumes des mains et plantes des pieds. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. Les ganglions lymphatiques sont enflés et douloureux, sous la mâchoire et au niveau du cou.
L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de deux à 3 semaines.
Le monkeypox est-il grave ?
La maladie est plus grave chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées. Elle peut se compliquer de surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives ou ophtalmologiques ou neurologiques.
A ce stade, les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins, et il n’y a pas de décès signalé.