Le changement climatique est identifié comme un des grands enjeux en santé environnementale et comme une menace majeure pour la santé publique. Des impacts sont déjà observables en France et partout dans le monde : augmentation des évènements climatiques extrêmes, émergence et sévérité de certaines maladies infectieuses…. Dans ce contexte, le changement climatique est l’un des axes prioritaires de la programmation de l’Agence dont la mission est de mieux comprendre ces impacts sanitaires et de les réduire. Dans le cadre de la feuille de route adoptée lors de la COP 26, Santé publique France et Ianphi organisent le 8 avril une journée pour promouvoir une meilleure prise en compte des liens entre climat, biodiversité et santé dans les politiques publiques, et encourager des actions concrètes aux échelles locales, nationales et européennes.
Agir ensemble face à ce défi planétaire
Parce qu’il modifie un grand nombre de déterminants fondamentaux de la santé, le changement climatique est identifié comme un des plus grands risques pour la santé publique partout dans le monde. Dans ce contexte, les enjeux articulent autour de deux axes principaux : surveiller les évolutions des risques sanitaires et soutenir des stratégies d’atténuation et d’adaptation afin de mieux appréhender ces impacts sanitaires et les réduire.
Les effets du changement climatique se se traduisent par un accroissement des événements climatiques extrêmes qui ont eux-mêmes des effets sur notre santé. Les données disponibles suggèrent en effet que les dérèglements climatiques génèrent de plus grands risques sanitaires. Santé publique France a ainsi pu montrer l’impact des températures de plus en plus élevées sur la mortalité . L’exposition à des températures extrêmes se traduit également par une mortalité accrue des populations les plus fragiles et les plus défavorisées socialement. A une échelle plus globale, il convient aussi de considérer les liens entre changement climatique et altération de la biodiversité qui ont également des conséquences sur la santé directement liées à l’environnement. La récente épidémie de SARS-CoV2 illustre combien dans ce contexte de changement climatique, l’interaction entre les agents infectieux, les hôtes et l’environnement est au cœur des émergences infectieuses.
Pour protéger la santé des générations actuelles et futures, il est donc nécessaire de s’adapter à un nouveau climat, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, et en préservant la biodiversité.
La santé comme levier d’action face au changement climatique – 8 avril 2022
Le 8 avril 2022, Santé publique France et l’association internationale des instituts nationaux de santé publique (IANPHI) organisent une journée d’échanges consacrée au changement climatique et à la santé publique dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.
Objectif : promouvoir une meilleure prise en compte des liens entre climat, biodiversité et santé dans les politiques publiques, et encourager des actions concrètes aux échelles locales, nationales et européennes.
Au programme : des interventions interdisciplinaires et intersectorielles sur les connaissances, des débats sur les défis et leviers d’actions, et des retours d’expériences de villes européennes engagées pour le climat, la biodiversité et la santé.
Les intervenants viendront de toute l’Europe, et une traduction sera prévue en anglais et en français.
Cet évènement virtuel sera accessible gratuitement sur inscription. Il s’adresse aux professionnels de la santé publique, de l’environnement, aux décideurs, aux chercheurs et aux parties prenantes.
Cet événement fait suite à l’appel conjoint porté par Ianphi et Santé Publique France lors de la COP 26, qui s’est traduit par l’adoption d’une feuille de route de route de IANPHI pour l’action sur la santé et le changement climatique.
Les travaux de Santé publique France dans la lutte contre le changement climatique
Depuis 2003, l’agence est engagée dans l’acquisition de connaissances, la sensibilisation et l’information sur les liens entre changement climatique et santé, à travers des études à l’échelle locale, nationale, et des collaborations européennes et internationales. des outils sont développés pour soutenir les politiques d’adaptation, de transition écologique et d’atténuation, en illustrant la gravité des effets du changement climatique, et en soulignant les co-bénéfices sanitaires de ces politiques.
L’Agence travaille en collaboration étroite avec d’autres acteurs particulièrement impliqués en matière de recherche, d’expertise et de prévention sur le changement climatique ainsi que dans la mise en œuvre de politiques publiques en faveur des stratégie d’atténuation et d’adaptation.
Dans le cadre de convention-cadre avec l’Ademe et avec Météo-France, l’Agence inscrit ainsi l’enjeu de santé publique dans le cadre d’un continuum d’actions publiques et de mobilisation des connaissances en faveur de la lutte contre les effets du changement climatique.
Des indicateurs pour favoriser l’intégration de la santé publique dans les politiques d’adaptation au changement climatique
Les impacts sanitaires du changement climatique couvrent tous les champs de la santé publique. Pourtant, ils sont encore peu pris en compte dans les politiques d’adaptation au changement climatique. Santé publique France a mené une réflexion sur la création d’indicateurs de danger, d’exposition, de vulnérabilité, d’impact et d’intervention utiles aux professionnels de l’environnement, de l’urbanisme et aux professionnels de santé publique pour les amener à collaborer et, à terme, à contribuer à l’intégration de la santé dans toutes les politiques.
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Changement climatique et vagues de chaleur
Le changement climatique entraîne des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et étendues. L’impact sanitaire nécessite une prévention très rapide et des interventions de fond pour rendre les villes plus résistantes face à la chaleur : végétalisation du bâti, choix de matériaux de construction adaptés, réduction de l’artificialisation des sols en favorisant leur porosité et en redonnant une place à l’eau...
Santé publique France et l’Institut Paris Région ont étudié l’influence de certaines caractéristiques urbaines propices à la formation des îlots de chaleur sur la relation entre la température et la mortalité. Les résultats de cette étude publiés en 2020 montrent que le risque de mortalité lié à la chaleur est plus faible dans les communes avec le plus de végétation, d’arbres et des sols moins artificialisés.
En savoir plus :
- adapter les villes à la chaleur : une nécessité pour réduire l’impact sanitaire des fortes chaleurs
- influence de caractéristiques urbaines sur la relation entre température et mortalité en Île-de-France
- infographie - Mieux vivre avec la chaleur en ville
Par ailleurs, Santé publique France contribue au suivi et la prévention des vagues de chaleur extrêmes, en collaboration avec Météo-France et le ministère chargé de la Santé. Chaque année, dans le cadre de la veille saisonnière et lors d’épisodes de canicule, Santé publique France produit de synthèses nationales et régionales en lien avec la situation météorologique et sanitaire, et rappelle les gestes simples à adopter pour lutter contre l’impact sanitaire des fortes chaleurs à travers différents outils de communication.
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Changement climatique et catastrophes sanitaires
Le changement climatique modifie les caractéristiques des évènements climatiques extrêmes, les rendant par exemple plus fréquents, plus intenses, ou touchant des territoires nouveaux. Par exemple, la vitesse des vents observés lors des cyclones Irma et Maria, qui ont contribué à leur potentiel de destruction, est attribuable au changement climatique.
Santé publique France assure la surveillance et l’évaluation des risques au décours d’évènements climatiques extrêmes, et contribue à la réponse immédiate via la réserve sanitaire.
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Changement climatique et déterminants de santé
Santé publique France travaille sur les déterminants de santé qui peuvent être influencés directement de manière positive par des politiques de réductions des émissions de gaz à effets de serre, notamment en lien avec la pollution de l’air, la nutrition et activité physique. Les politiques climatiques peuvent être associées à d’importants co-bénéfices sanitaires lorsqu’elles permettent d’améliorer ces déterminants.
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Changement climatique et maladies vectorielles
Le changement climatique, associé à la globalisation, l’urbanisation et la déforestation, contribue à l’augmentation de la transmission des maladies à transmission vectorielle, en particulier transmises par le moustiques Aedes albopictus aussi appelé moustique tigre. Le moustique Aedes albopictus aussi appelé moustique tigre se propage depuis plusieurs années en Europe et en France. Il peut transmettre les virus de la Dengue du Chikungunya et du Zika.
Chaque année, de novembre à mai, grâce au dispositif de surveillance mis en place, Santé publique France publie les nombres de cas de chikungunya, de dengue et de zika détectés en France métropolitaine.
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Voir aussi :
- Émergences de dengue et de chikungunya en France métropolitaine, 2010-2018
- Première transmission vectorielle du virus Zika en Europe : enquête de séroprévalence pour étudier l'étendue de l'émergence dans le Var en novembre 2019
- Vector-borne transmission of Zika virus in Europe, southern France, August 2019
- Chikungunya, dengue, zika - Résultats de la surveillance 2021