VIH/sida
VIH/sida

Le VIH ou Virus de l’Immunodéficience Humaine est un rétrovirus humain sexuellement transmissible. Il affaiblit le système immunitaire, et en l’absence de traitement, est responsable du sida.

Mis à jour le 30 novembre 2021

VIH/sida : données

Activité de dépistage : diminution en 2020, du fait de la crise sanitaire liée à la Covid-19

En 2020, 5,2 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicale. Ce nombre, qui avait augmenté entre 2013 et 2019, a chuté en 2020 (-14%).

Cette diminution de l’activité de dépistage en 2020 s’est accompagnée d’une diminution encore plus marquée du nombre de sérologies confirmées positives (-22% sur 2019-2020). Le taux de positivité a donc diminué, il est de 1,6 pour mille sérologies réalisées en 2020. 

Le nombre d’autotests VIH vendus en pharmacie au cours de l’année 2020, sans possibilité de connaître la population y ayant recours, est d’environ 62 300, soit une diminution de -22% par rapport à 2019.

Nombre de découvertes de séropositivité VIH estimé à environ 4 900 en 2020

Les données sur les découvertes de séropositivité́ VIH sont issues de la déclaration obligatoire de l’infection à VIH. Cependant, du fait d’une exhaustivité insuffisante de la déclaration, d’une part importante de données manquantes (déclarations incomplètes) et de délais de déclaration, il est nécessaire de corriger ces données pour estimer le nombre réel de découvertes de séropositivité.

Le nombre de découvertes de séropositivité VIH en 2020 est estimé à environ 4 900, en diminution de -22% par rapport à 2019. L’estimation de ce nombre pour 2019 et 2020 est cependant plus fragile que celles des années précédentes, du fait de la chute de l’exhaustivité de la déclaration obligatoire, liée notamment à la mobilisation des biologistes et des cliniciens sur l’épidémie à SARS-CoV-2 dès le début de l’année 2020 et à la difficulté de corriger les données de la DO du VIH à partir de celles de LaboVIH, elles-mêmes affectée par une moins bonne participation des laboratoires.

Nombre de découvertes de séropositivité VIH par année de diagnostic - (DO VIH, Données au 30/06/2021, nombre brut et nombre corrigé pour les délais de déclaration et la sous-déclaration)
Nombre de découvertes de séropositivité VIH par année de diagnostic - (DO VIH, Données au 30/06/2021, nombre brut et nombre corrigé pour les délais de déclaration et la sous-déclaration)

L’évolution du nombre de découvertes de séropositivité diffère selon les populations, la diminution en 2020 étant plus marquée pour les personnes nées à l’étranger :

  • Chez les HSH nés en France, la diminution du nombre de découvertes de séropositivité, déjà observée depuis plusieurs années, se poursuit en 2020 (-15%). 
  • Chez les HSH nés à l’étranger en revanche, la tendance était à l’augmentation du nombre de découvertes jusqu’en 2019, la diminution observée en 2020 (-23%) marquant une rupture de cette tendance. 
  • La tendance à la diminution du nombre de découvertes chez les hétérosexuels nés en France, se poursuit en 2020 (-15%) 
  • Le nombre de découvertes de séropositivité chez les hétérosexuel(le)s né(e)s à l’étranger diminue fortement en 2020 (-29%), cette diminution étant plus marquée chez les femmes (-33%) que chez les hommes (-22%). La diminution chez les femmes contraste avec la stabilité du nombre de découvertes dans cette population jusqu’en 2019. 
  • Chez les UDI, la diminution s’accentue en 2020 (-35%)
  • Le nombre de découvertes chez des personnes trans, contaminées par voie sexuelle, n’a pas diminué en 2020 par rapport à 2019 (+5%) 
Nombre de découvertes de séropositivité VIH par population et année de diagnostic (DO VIH, Données au 30/06/2021 corrigées pour les délais de déclaration, la sous-déclaration et les valeurs manquantes) France, 2012-2020
Nombre de découvertes de séropositivité VIH par population et année de diagnostic (DO VIH, Données au 30/06/2021 corrigées pour les délais de déclaration, la sous-déclaration et les valeurs manquantes) France, 2012-2020

Indicateurs de délai entre contamination et diagnostic

En 2020, 25% des découvertes de séropositivité chez les adultes étaient des diagnostics précoces (profil virologique de séroconversion, stade clinique de primo-infection ou test d’infection récente positif) et 30% étaient des diagnostics à un stade avancé de l’infection (stade sida ou taux de CD4 < 200/mm3 hors primo-infection).

La part des diagnostics précoces est en diminution depuis 2017, où elle était de 30%. La part des diagnostics à un stade avancé de l’infection, qui était stable jusqu’en 2019 autour de 28%, a augmenté en 2020 (30%) (figure ci-dessous).

Répartition des découvertes de séropositivité VIH selon le caractère précoce, intermédiaire ou à un stade avancé de l’infection, France, 2012-2020
Répartition des découvertes de séropositivité VIH selon le caractère précoce, intermédiaire ou à un stade avancé de l’infection, France, 2012-2020

Personnes diagnostiquées en France l’année de leur arrivée, mais connaissant déjà leur séropositivité

En plus des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2020, ont été diagnostiquées cette même année 267 [221- 313] personnes qui connaissaient leur séropositivité avant d’arriver en France et qui ont été testées dans les 12 mois après leur arrivée sur le territoire. Leur prise en compte porte à 5 123 [4 730-5 516] le nombre total de nouveaux diagnostics en France en 2020.

Diagnostics de sida

Le nombre de diagnostics de sida en 2020 est estimé à 985 [IC95% : 858-1 112]. Ce nombre, qui avait diminué jusqu’en 2018 (1034 [929-1 138]), se stabilise depuis.

Parmi les personnes diagnostiquées avec un sida en 2020, la majorité d’entre elles (61%) ignoraient leur séropositivité, et donc n’avaient pu bénéficier de traitements antirétroviraux (ARV) avant le sida, et 21% connaissaient leur séropositivité mais n’avaient pas été traitées par ARV. Seuls 18% avaient reçu des ARV.

En conclusion, l’activité de dépistage et le nombre de nouveaux diagnostics d’infection à VIH ont chuté en 2020, en lien avec la crise sanitaire liée à la Covid-19. Cette évolution fait redouter un retard au diagnostic des personnes infectées par le VIH, avec perte de chance pour ces personnes, et risque de circulation accrue du VIH dans la population. Il est donc essentiel d’inciter la population à recourir au système de soins, et notamment à l’offre de dépistage dans toutes ses modalités, afin de permettre une prise en charge adaptée.   

Pour en savoir plus

bulletin national

Bulletin de santé publique VIH-IST. Décembre 2021.

magazines/revues

Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 30 novembre 2021, n°20-21 Séropositivité au VIH : diagnostic, prévention et vécu au temps de la ...

Incidence VIH

En France l’incidence du VIH, c’est-à-dire le nombre de contaminations dans l’année, est estimée par deux méthodes.

L’une développée par Santé publique France, est basée sur le nombre de personnes diagnostiquées à l’état d’« infection récente », c’est-à-dire en moyenne dans les 6 mois suivant la contamination. Avec cette méthode, l’incidence du VIH a été estimée à environ 5 800 [5275-6333] personnes en 2013 et 5 700 [5129-6189] en 2014, soient 13 nouvelles contaminations pour 100 000 personnes de 18 à 69 ans. Environ la moitié (51 %) de ces contaminations est liée à des rapports sexuels entre hommes, 48 % à des rapports hétérosexuels, et 1 % à l’échange de seringue entre usagers de drogues. L’incidence a globalement diminué entre 2003 et 2014, depuis 2003 pour les hétérosexuels, et seulement depuis 2008 chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH).

Une autre méthode, développée par l’Inserm UMRS 1136, est basée sur les rétro-calculs à partir des cas diagnostiqués et l’estimation du délai entre contamination et diagnostic. Avec cette méthode, l’estimation de l’incidence est d’environ 6 000 nouvelles contaminations en 2018, avec un délai médian de 3,6 ans entre la contamination et le diagnostic.

Une augmentation régulière de la prévalence (nombre de personnes vivant avec le VIH)

Une augmentation régulière en France du nombre de personnes vivant avec le VIH est observée depuis le début de l’épidémie, en raison du nombre annuel de nouvelles contaminations toujours supérieur à celui du nombre de personnes séropositives qui décèdent chaque année. Ce nombre serait actuellement d’environ 180 000 personnes en France.