Les infections à pneumocoque : notre action
Les infections à pneumocoques étant une cause majeure de morbidité et de mortalité, particulièrement chez les personnes les plus fragiles (jeunes enfants, personnes âgées et personnes atteintes de maladies chroniques), elle représente un enjeu de santé publique.
Santé publique France assure la surveillance épidémiologique et la prévention de ces infections.
La surveillance épidémiologique des infections a pneumocoques
Pour estimer l’impact de cette vaccination, la surveillance épidémiologique des infections à pneumocoques permet de mesurer chaque année le nombre d’infections invasives à pneumocoques rapporté à la population (taux d’incidence). La surveillance permet aussi de mesurer la part de ces infections dues à des souches couvertes ou non couvertes par le vaccin afin de suivre l’effet de la vaccination sur la circulation des souches de pneumocoques.
Cette surveillance des infections à pneumocoques en France repose principalement sur deux réseaux de laboratoires hospitaliers :
- le réseau Epibac, coordonné par Santé publique France
- le réseau du Centre National de Référence des pneumocoques (CNRP) associé aux réseaux des Observatoires Régionaux du Pneumocoque (ORP).
Le réseau Epibac est un réseau de microbiologistes hospitaliers créé en 1987 et coordonné par Santé publique France depuis 1999. Il est constitué de plus de 300 laboratoires de microbiologie hospitaliers français répartis sur l’ensemble du territoire et volontaires chaque année pour participer à la surveillance des infections invasives bactériennes. Epibac collecte le nombre d’infections invasives dues à 6 bactéries dont le pneumocoque.
Les cas d’infections invasives à pneumocoques recueillis sont définis par l’isolement d’un pneumocoque dans le sang (bactériémie et septicémie) ou dans le liquide céphalo-rachidien (méningite). Depuis 2009, les cas diagnostiqués par la mise en évidence d’ADN par PCR du pneumocoque dans le sang ou le liquide céphalo-rachidien sont pris en compte.
Pour chaque cas d’infection invasive à pneumocoques, la date de prélèvement, la date de naissance et le site de prélèvement sont recueillis.
Les données d’Epibac permettent d’estimer et de suivre les tendances du nombre de cas et de l’incidence des infections invasives à pneumocoques pour l’ensemble de la population française par groupe d’âge.
En savoir plus : Le réseau Epibac
Le CNRP a pour mission d’assurer l’expertise biologique et de contribuer à la surveillance des infections à pneumocoques et de leur résistance aux antibiotiques.
Pour la surveillance microbiologique des pneumocoques, le CNRP est associé depuis 2001 à un réseau de 23 ORP répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain et incluant des laboratoires publics et privés (environ 400 laboratoires). Cette surveillance porte en particulier sur les souches isolées d’infections invasives à pneumocoques. L’expertise des souches par le CNRP comprend la détermination de la sensibilité des souches de pneumocoques aux principaux antibiotiques utilisés ainsi que la détermination des sérotypes des souches de pneumocoques. Cette surveillance microbiologique est essentielle car elle permet de suivre l’évolution de la couverture sérotypique des différents vaccins disponibles ou recommandés en France et l’évolution de la résistance aux antibiotiques des souches de pneumocoques.
Le réseau ORP-CNRP collecte et étudie chaque année depuis 2001 l’ensemble des souches isolées dans le liquide céphalo-rachidien (méningites) ou dans le sang (bactériémies ou septicémies) chez les enfants âgés de 0 à 15 ans et, une année sur deux, sur un échantillon systématique d’une souche sur six parmi celles isolées dans le sang chez les adultes âgés de plus de 15 ans.
En savoir plus :
D’autres réseaux de surveillance ou observatoires existent. Il s’agit notamment de réseaux de pédiatres hospitaliers ou d’infectiologues.
Réseaux de surveillance des infections invasives à pneumocoques chez l’enfant de l’Association clinique thérapeutique infantile du Val-de-Marne (ACTIV)
L’Observatoire des méningites bactériennes du nouveau-né et de l’enfant est coordonné par ACTIV pour le Groupe de prévention des infections pédiatriques (GPIP) depuis 2001. Il inclut près de 250 services de pédiatrie. En 2011, il élargit sa surveillance aux infections invasives à pneumocoques de l’enfant. Son objectif est de recueillir les données épidémiologiques comme le statut vaccinal, cliniques, biologiques et évolutives pour les cas inclus.
En savoir plus : Association Clinique et Thérapeutique Infantile du Val de Marne (ACTIV)
Des enquêtes et études ont également été réalisées en France et en Europe
SIIPA a été mise en place en partenariat entre le CNRP, les ORP, la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) et Santé publique France. Il s'agit d'une étude de cohorte descriptive prospective multicentrique dans les établissements hospitaliers de court séjour publics ou privés de plusieurs régions. Son objectif est de compléter les données issues des laboratoires avec des données cliniques et épidémiologiques, d’estimer l'incidence et l'évolution des pneumonies bactériémiques chez l'adulte en fonction des facteurs de risque et d'évaluer l'impact de la politique vaccinale. A la suite de la phase pilote menée dans des hôpitaux et cliniques des ORP Arc Alpin, Centre et Provence entre octobre 2012 et décembre 2013, cette surveillance a été étendue à des établissements hospitaliers de Bourgogne, Champagne-Ardenne et Alsace.
En savoir plus : Présentation des premiers résultats de l’enquête pilote
Le projet européen SpIDnet a été mis en place en 2012 en réponse à l'appel d'offre de l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) pour évaluer l’impact de la vaccination anti-pneumococcique sur les infections invasives à pneumocoques en Europe. Neuf États membres de l’Union Européenne, dont la France, sous la coordination de la société Epiconcept, ont participé à la première phase du projet de 2012 à 2014. Son objectif était de mettre en place et d’animer une surveillance multicentrique des infections invasives à pneumocoques chez l’enfant, afin d’évaluer l’impact de la vaccination avec les vaccins pneumococciques conjugués sur les infections invasives à pneumocoques en Europe.
Les premiers résultats de cette surveillance coordonnée ont permis une analyse de l’efficacité des vaccins pneumococciques conjugués 10 et 13-valents, qui ont remplacé récemment le vaccin conjugué 7-valent en Europe et, une analyse de l’impact de l’utilisation de ces vaccins sur l’incidence des infections invasives à pneumocoques chez l’enfant. En 2014, le projet a été élargi à la surveillance chez l’adulte. En 2015, le projet a été étendu à 10 États membres de l'UE.
Santé publique France coordonne la participation française en fournissant les données combinées des réseaux de surveillance ACTIV, SIIPA et d’Epibac, CNRP et ORP.
En savoir plus : Etude SpIDnet
Une action de prévention contre les infections à pneumocoque
Santé publique France participe à la promotion de la vaccination à travers plusieurs outils (site internet, campagne de promotion, brochures …). Nous avons ainsi créé un site d’information sur les différentes vaccinations existantes en France, afin de répondre de façon fiable et scientifiquement validée aux questions que peuvent se poser la population ainsi que les professionnels de santé sur le sujet.
Une rubrique consacrée à la vaccination des infections à pneumocoque est disponible dans deux espaces dédiés : l’un à destination du grand public et l’autre à destination des professionnels, afin de mieux les accompagner dans leur pratique.
Santé publique France développe également des outils et documents portant spécifiquement sur la prévention des infections à pneumocoques à destination des professionnels de santé et du grand public.
De plus, Santé publique France assure la promotion des gestes à adopter pour se prémunir des infections transmissibles par contact direct et étroit comme l’infection à pneumocoque, notamment l’hygiène des mains ou le port du masque en cas de signes respiratoires.