Tuberculose

La tuberculose est une maladie contagieuse, essentiellement pulmonaire. Elle se transmet par voie aérienne. La vaccination BCG chez l’enfant protège surtout contre les formes graves de la maladie.

 

Mis à jour le 6 mai 2022

La tuberculose : données

Les données épidémiologiques

Tuberculose dans le monde

La tuberculose reste une maladie fréquente dans le monde avec, selon l’OMS, un nombre de nouveaux cas estimé à environ 10 millions chaque année. Le nombre de cas diagnostiqués et déclarés a cependant considérablement baissé en 2020 dans un contexte de pandémie de Covid-19, ramenant les taux de déclaration à ceux de 20121. La distribution de la maladie est hétérogène. Depuis 2016, les pays supportant le plus gros fardeau de la tuberculose (high burden countries) sont classés par l’OMS dans 3 listes selon les incidences de la tuberculose, de la tuberculose multi-résistante (multidrug resistant, ou MDR : résistance à l’isoniazide et à la rifampicine) et de la co-infection par le VIH. Chaque liste contient 30 pays qui représentent 90% du fardeau mondial pour chaque indicateur.

L’Inde et l’Indonésie sont les pays les plus affectés par la maladie, mais d’autres pays, notamment en Afrique (Afrique du Sud ou République Démocratique du Congo, par exemple) concentrent eux aussi un nombre important de cas ainsi qu’une forte proportion de cas multirésistants.

Dans l’Union Européenne, 49 700 cas étaient déclarés en 20192 soit un taux d’incidence moyenne estimée à 9,6 cas pour 100 000 habitants par an. La tuberculose est responsable d’une mortalité importante : 1,4 millions de décès étaient estimés dans le monde en 2019.

9,6 cas/100 000 hab.

C’est le taux de notification dans les pays de l’Union Européenne, qui concentrait 49 700 cas de tuberculose en 2019, faisant de l’UE une région globalement (à l’exception de quelques pays, comme la Roumanie) de faible endémie tuberculeuse (taux de notification < 10/100 000).

Environ 10% des nouveaux cas de tuberculose dans le monde surviennent chez des enfants, soit un million. La majorité des cas étaient rapportés en Afrique sub-saharienne et en Asie du sud-est. Les enfants de moins de 5 ans, qui comptent pour environ 50% des cas de tuberculose pédiatrique, sont les personnes les plus à risque de développer une forme méningée ou disséminée et donc le plus à risque de décès et de séquelle.

1 World Health Organisation. Global tuberculosis report 2021. Geneva: World Health Organization; 2021. Licence: CC BY-NC-SA 3.0 IGO https://www.who.int/publications/i/item/9789240037021 

2 European Centre for Disease Prevention and Control, WHO Regional Office for Europe. Tuberculosis surveillance and monitoring in Europe 2021 – 2019 data. Copenhagen: WHO Regional Office for Europe; 2021. https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/tuberculosis-surveillance-and-monitoring-europe-2021-2019-data 

Maladie tuberculeuse en France

En France comme dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest, la maladie est peu fréquente. Son incidence a très fortement diminué entre le début des années 70 et la fin des années 80. La tendance générale durant les 30 dernières années reste à la baisse avec cependant une légère augmentation de l'incidence en 2016 et 2017.

L’incidence nationale inférieure à 10 cas/100 000 habitants/an depuis plus de 10 ans masque cependant des disparités territoriales importantes. Les régions concentrant le plus grand nombre de cas sont celles où sont présentes les plus grandes agglomérations (Paris, Lyon, Marseille notamment). En termes de taux d’incidence, Mayotte, la Guyane et l’Île-de-France sont les trois territoires français ayant des taux très supérieurs à ceux observés dans les autres régions.

La distribution hétérogène de la maladie est également observée dans certains groupes de la population. L’incidence chez les personnes nées hors de France (34/100.000) est dix fois supérieure à celle des personnes nées en France. Maladie sociale, la tuberculose affecte plus particulièrement les groupes les plus pauvres de la population, notamment les personnes sans domicile fixe chez qui l’incidence (autour de 200/100.000) dépassé de très loin celle des autres groupes. La maladie touche aussi les personnes incarcérées (incidence entre 50 et 100/100.000) cumulant souvent de nombreux facteurs de vulnérabilité.

En 2020, l'incidence de la tuberculoses maladie était en baisse de 10% (6,8 cas/100 00 en 2020 contre 7,6 en 2019). La baisse observée en France était décrite en Europe et ailleurs dans un contexte mondial de pandémie de Covid-19.

Tuberculose multirésistante

D’après le Centre National de Références des Mycobactéries et de la Résistance des Mycobactéries aux Antituberculeux (CNR-MyRMA) qui coordonne la surveillance de la résistance aux antituberculeux le nombre annuel de cas de tuberculoses multirésistantes (MDR, résistantes aux deux principaux médicaments de première ligne, l’isoniazide et à la rifampicine) était compris entre 30 et 80 cas entre 1992 et 2011. Il s’agit le plus souvent de personnes nées à l’étranger, principalement en Europe de l’Est ou en Afrique. Depuis 2012, ce nombre a augmenté et se situe autour de 80 à 100 cas par an (67 cas en 2020), cette augmentation étant en très grande partie liée à des souches isolées chez des malades nés en Europe de l’Est.

Les issues de traitement des cas de tuberculose

La surveillance des issues de traitement des patients atteints de tuberculose est un élément essentiel de la lutte antituberculeuse. Elle permet d’identifier les cas qui ont achevé leur traitement et sont considérés comme guéris, et les cas qui n’ont pas complété leur traitement et qui, s’ils sont contagieux, peuvent continuer à transmettre l’infection dans la communauté. Entre 2008 et 2014, seuls 65% des cas de tuberculose rapportés dans la déclaration obligatoire (DO) avaient une information renseignée sur l’issue de traitement. Les trois quarts de ces patients avaient achevé le traitement et étaient considérés comme guéris. Cette proportion était inférieure à l’objectif de l’OMS d’atteindre 90% de succès thérapeutique.

Parmi les cas déclarés en 2018, 83% de cas traités avaient achevé leur traitement (mais une information sur l’issue de traitement n’était disponible que sur 52% des cas de tuberculose déclarés, en forte baisse par rapport aux cas déclarés en 2017 et en lien probable avec la pandémie de Covid-19).

La couverture vaccinale du BCG

Concernant la couverture vaccinale BCG des enfants à risque de tuberculose, en France métropolitaine hors Ile-de-France les données des enquêtes réalisées en 2008 et 2009 sont en faveur d’une couverture nettement insuffisante (de 40% à 50%), en particulier chez les enfants suivis en médecine libérale. En Ile-de-France, jusqu’en 2015, environ 75% à 80% des enfants avaient été vaccinés par le BCG à l’âge de 9 mois. En 2016, on constatait une baisse très importante dans tous les départements de cette région, y compris chez les enfants suivis en dans les centres de Protection maternelle et infantile (PMI). Cette baisse est la conséquence de la pénurie de vaccin BCG et de la restriction des lieux de vaccination BCG aux seules structures publiques. La couverture vaccinale BCG à 9 mois chez les enfants de Guyane est également en diminution (80% en 2014, 68% en 2016).

Nombre total de cas et taux de déclaration (pour 100 000 habitants) de tuberculose, France entière 2000-2020
Sources : Santé publique France (déclaration obligatoire)
Taux d'incidence estimés de tuberculose pour 100 000, OMS, 2020
Taux d'incidence estimés de tuberculose pour 100 000, OMS, 2020

Analyse des cas de tuberculose issue des données de déclaration obligatoire

Cette analyse est présentée sous forme de diaporama :

Tableaux

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