Infarctus du myocarde : données
Le dispositif de surveillance des cardiopathies ischémiques et notamment des infarctus du myocarde mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de ces troubles :
- Les données des registres
Mortalité par cardiopathie ischémique, syndrome coronaire aigu et infarctus du myocarde : des variations selon l’âge et le sexe
Les données recueillies à partir des certificats de décès montrent que les infarctus du myocarde représentaient 45 % des décès par cardiopathie ischémique et les syndromes coronaires aigus 51 %. Les taux bruts de mortalité augmentaient de manière importante avec l’âge. Après standardisation sur l’âge, les hommes avaient un taux de mortalité par cardiopathie ischémique plus de deux fois supérieur à celui des femmes (77,2 vs. 31,8 pour 100 000 en 2013). Ce constat était également retrouvé pour les décès par syndrome coronaire aigu et infarctus du myocarde.
Une mortalité par cardiopathie ischémique en diminution
Entre 2000 et 2013, le taux standardisé de mortalité par cardiopathie ischémique a diminué de 44 % chez les hommes et de 49 % chez les femmes, tous âges confondus. Chez les moins de 65 ans, le taux de mortalité a diminué de manière plus importante chez les hommes que chez les femmes (-42 % vs. -26 %). Cette réduction globale de la mortalité coronaire est due pour partie à la réduction de l’incidence des événements coronaires aigus et pour partie à la réduction de leur létalité à 28 jours. Ces évolutions sont attribuées aux améliorations conjuguées de la prévention primaire, individuelle et collective, de la prise en charge des patients coronariens, ainsi que des traitements de prévention secondaire prescrits après un premier infarctus du myocarde.
Un taux de patient hospitalisé plus élevé chez les hommes que chez les femmes
En 2014, 221 108 patients domiciliés en France ont eu au moins une hospitalisation complète pour une cardiopathie ischémique (primo évènements et récidives compris), dont 119 015 pour un syndrome coronaire aigu- dont 62 251 pour infarctus du myocarde. Les taux de patients hospitalisés étaient 3 fois plus élevés chez les hommes que chez les femmes, pour les cardiopathies ischémiques, les SCA ou les infarctus du myocarde.
Une augmentation des taux de femmes de moins de 65 ans hospitalisées pour un infarctus du myocarde
L’analyse des évolutions globales entre 2002 et 2014 des taux standardisés de patients hospitalisés pour cardiopathie ischémique, syndrome coronaire aigu et infarctus du myocarde montre une tendance à la baisse (respectivement -13 %, -20 % et -17 %). Ces tendances globales recouvrent toutefois des évolutions différentes selon le sexe et l’âge. Avant 65 ans, le taux standardisé de patients hospitalisés pour cardiopathie ischémique a diminué de façon plus importante chez les hommes (-15,6 %) que chez les femmes (-4,8 %). Concernant les infarctus du myocarde, le taux standardisé parmi les moins de 65 ans est resté quasiment stable dans la population masculine (- 1,4 %), et il a fortement augmenté pour les femmes (+26 %).
Une amélioration de la prise en charge en soins de suite et réadaptation après un infarctus du myocarde
Dans les suites d’un infarctus du myocarde au premier semestre 2014, un peu plus d'un tiers (36,9 %) des patients a été hospitalisé en soins de suite et réadaptation dans l’année (N = 8 380) : 28,5 % en réadaptation cardiaque et 8,5 % pour une finalité de prise en charge "autre". Par ailleurs, la proportion de patients en réadaptation cardiaque était plus basse pour les femmes que pour les hommes avec des taux standardisés sur l’âge de 24,9 % et 29,6 % respectivement.
Entre 2010 et 2014, le taux de recours à la réadaptation cardiaque a augmenté de +5,0% par an en moyenne chez les hommes et de 6,6% % par an en moyenne chez les femmes.
Par ailleurs, la part de l’hospitalisation complète pour une réadaptation cardiaque a diminué au profit de l’ambulatoire (p<0,0001).
Des disparités régionales importantes
L’analyse des taux standardisés régionaux montre des disparités importantes de mortalité et d’hospitalisation par cardiopathie ischémique sur le territoire français.
- Taux de mortalité par cardiopathie ischémique :
- Les régions Normandie, Bretagne, Hauts-de-France dépassaient de plus de 20 % le taux national moyen
- La Réunion présentait le taux le plus élevé du territoire français
- Les régions Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et les trois autres régions d'outre-mer (Martinique, Guadeloupe et Guyane) affichaient des taux inférieurs de plus de 10 % au taux national.
- Taux de patients hospitalisés pour cardiopathie ischémique :
- La Corse, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Grand-Est dépassaient de plus de 10 % le taux national moyen.
- La Martinique, la Guadeloupe et la Bretagne affichaient les taux les plus bas.
Les différences entre les taux d’hospitalisation observée d’une région à l’autre pourraient être dues aux différences de prévalence des facteurs de risque (tabagisme, hypercholestérolémie, diabète, hypertension artérielle, sédentarité, obésité, et défaveur sociale principalement).