Maladie thromboembolique veineuse : données
Le dispositif de surveillance de la maladie veineuse thromboembolique mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de cette maladie vasculaire.
Une mortalité qui augmente avec l’âge
En 2013, 15 501 décès ont été répertoriés avec une maladie veineuse thromboembolique en causes multiples dont 8 697 chez des femmes et 6 804 chez des hommes. Une EP était renseignée dans plus de 80 % des cas. La mortalité prématurée, c'est-à-dire avant 65 ans, concernait globalement 16 % des décès répertoriant une maladie veineuse thromboembolique avec un déséquilibre homme-femme important (22 % chez les hommes et seulement 11 % chez les femmes). Le taux brut de mortalité par maladie veineuse thromboembolique augmentait de façon importante avec l’âge, de l'ordre 0,1/100 000 chez les moins de 25 ans, il atteignait 351,4/100 000 chez les plus de 85 ans. Le taux de mortalité par maladie veineuse thromboembolique, en causes multiples, standardisé sur l’âge, était supérieur chez les hommes comparé aux femmes.
Une mortalité par embolie pulmonaire en diminution
Le taux standardisé de mortalité par EP a diminué de façon importante entre 2000 et 2013 avec une réduction de 36 % aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Cette diminution était moins marquée chez les moins de 65 ans (-19 %) que chez les plus de 65 ans (-39 %).
Une augmentation des patients hospitalisés avec l’âge
En 2014, 128 237 personnes ont été hospitalisées au moins une fois avec une maladie veineuse thromboembolique en diagnostic principal ou associé dont 60 440 présentaient une EP. Près de 35 % des patients hospitalisés pour maladie veineuse thromboembolique étaient âgés de moins de 65 ans et 53% étaient des femmes. Le taux brut de patients hospitalisés pour maladie veineuse thromboembolique augmentait de manière exponentielle avec l’âge, passant de 12,3 pour 100 000 chez les moins de 25 ans à plus de 1 200 pour 100 000 chez les plus de 85 ans. Les taux standardisés étaient supérieurs chez les hommes par rapport aux femmes.
Des hospitalisations pour embolie pulmonaire stables
Entre 2002 et 2014 le taux standardisé de patients hospitalisés pour une EP est resté assez stable. Cependant, avant 65 ans, on observait une augmentation de 48 % chez les hommes et de 9 % chez les femmes. Cette augmentation pourrait s’expliquer, en partie, par un surdiagnostic de l’embolie pulmonaire lié à l’introduction, au début des années 2000, de nouveaux moyens diagnostics plus sensibles permettant de détecter des EP qui n’auraient pas toujours de pertinence clinique. D’autres hypothèses, comme l’augmentation de la prévalence de certains facteurs de risque comme l’obésité ou la sédentarité, ainsi qu’une meilleure survie des polytraumatisés et des patients atteints de cancers, qui sont des populations à risque de MVTE, pourraient également expliquer les évolutions observées avant 65 ans.
Des disparités régionales importantes
L’analyse des taux standardisés régionaux montre des disparités importantes de mortalité et d’hospitalisation par maladie veineuse thromboembolique sur le territoire français. Les disparités régionales observées sont assez concordantes entre la mortalité et les hospitalisations.
- Taux de patients hospitalisés pour maladie veineuse thromboembolique :
- Un grand quart Nord-Est présentent un taux standardisé supérieur à la moyenne nationale de plus de 10 % (Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Grand-Est, Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes)
- Des taux inférieurs d’au moins 10 % par rapport à la moyenne nationale en Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte-d’Azur
- La Corse et la Réunion avaient les taux standardisés les plus bas en France en 2014.
- Taux de mortalité par maladie veineuse thromboembolique :
- Les Hauts-de-France, la région Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté, la Guadeloupe et la Martinique ont les taux de mortalité par EP en causes multiples les plus élevés et supérieurs de plus de 10 % par rapport à la moyenne nationale
- La Corse, la Réunion, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et l’Ile-de-France présentent des taux inférieurs de plus de 10 % à la moyenne nationale.