Maladies vasculaires de la grossesse : la maladie
La grossesse à haut risque de maladie vasculaire
Les modifications biologiques liées à la grossesse constituent une situation à risque de maladies vasculaires. Physiologiquement, on retrouve :
- Des modifications circulatoires : augmentation du débit cardiaque, vasodilatation
- Une hypercoagulation
- Une dysfonction endothéliale en cas de pré-éclampsie
Ces modifications peuvent persister plusieurs semaines après l'accouchement expliquant la survenue durant le post-partum de complications vasculaires sévères avec un risque parfois même plus élevé.
Parmi les maladies vasculaires de la grossesse, on retrouve :
La maladie thromboembolique veineuse
Chez la femme enceinte, l’hypercoagulabilité protège la femme d’hémorragies massives lors de la délivrance, mais constitue un risque de complications thromboemboliques pendant la grossesse. Ce risque augmente d'un trimestre à l'autre et il est même plus élevé en post-partum et probablement au-delà des six semaines classiquement admises.
L’infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde est rarement rapporté pendant la grossesse. Cependant, on considère que le risque de survenue d’un infarctus du myocarde est multiplié par 3 pendant cette période.
La dissection coronarienne représente 40% des infarctus du myocarde chez la femme enceinte. Il survient généralement au 3e trimestre de la grossesse et dans le post-partum chez des patientes qui ne présentent pas toujours de facteurs de risque cardiovasculaire.
L’accident vasculaire cérébral
La survenue d'un accident vasculaire cérébral (AVC) reste un évènement rare au cours de la grossesse, évalué à 10/100 000 accouchements. Tous les types d'AVC peuvent être retrouvés : ischémiques, hémorragiques ou mixtes.
Les AVC hémorragiques, qui sont les plus fréquents, peuvent être des hémorragies sous arachnoïdiennes (HSA), ou des hémorragies méningées, le plus souvent par rupture d'anévrisme, des ruptures de malformations artério-veineuses (MAV) ou des hématomes intra-parenchymateux plus centraux.
La pré-éclampsie
La pré-éclampsie (PE) est une pathologie complexe d'origine placentaire associée à une hypertension ≥ à 140 de PA systolique et/ou 90 mmHg de PA diastolique et une protéinurie ≥ 300 mg/j.
Elle est source de dysfonction/défaillance de nombreux organes et elle peut se compliquer de défaillance neurologique par plusieurs mécanismes plus ou moins intriqués, aboutissant à ce que l’on appelle une éclampsie.
La prévalence de la pré-éclampsie est d’environ 2 à 3 % sachant que les pré-éclampsies sévères touchent moins de 1 % des femmes enceintes.
Une prévention indispensable
Dans un contexte d’augmentation du nombre de grossesses chez les femmes à risque, de l’accroissement de l’âge de la femme enceinte, de l’augmentation de l’obésité ou de la proportion de femmes enceintes présentant des pathologies chroniques, la vigilance est indispensable face au risque de maladies vasculaires.
C’est pourquoi, toute femme enceinte, a fortiori ayant des facteurs de risque vasculaire, doit avoir été informée des signes fonctionnels évocateurs de pré-éclampsie débutante et les connaître parfaitement afin d’envisager une prise en charge précoce et adaptée. De plus, la mesure de la pression artérielle et la détermination de la protéinurie font partie de chaque consultation prénatale. Ces données doivent être tracées dans le dossier médical tout au long de la grossesse.
Par ailleurs, les patientes présentant une pathologie cardiovasculaire (congénitale et/ou acquise) doivent faire l’objet d’une évaluation clinique pré-conceptionnelle pour estimer le risque de la grossesse pour elles-mêmes et leur fœtus.