Fièvre jaune

La fièvre jaune est une maladie infectieuse due à un arbovirus, qui sévit en zone intertropicale en Afrique et en Amérique latine. De gravité variable, parfois mortelle, sa déclaration est obligatoire.

Mis à jour le 4 décembre 2019

Fièvre jaune : la maladie

Un arbovirus transmis par piqûre de moustique

La fièvre jaune est une maladie infectieuse due à un arbovirus : le virus amaril (du genre Flavivirus) transmis par divers types de moustiques dont ceux du genre Aedes (ainsi que Hemagogus ou Sabethes en Amérique latine). Les hôtes intermédiaires, amplificateurs, sont les singes, les moustiques jouant le rôle de vecteur et de réservoir grâce à leur capacité de transmission verticale du virus à leur descendance.
Le virus est endémique dans les régions tropicales d’Afrique, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.
L’homme peut être contaminé de plusieurs manières :

  • par des piqûres de moustiques « sauvages » infectés, à l’occasion d’un séjour en forêt (cycle "selvatique", prédominant en Amérique latine et dans les forêts africaines)
  • par des piqûres de moustiques « domestiques » (Aedes aegypti), à la suite de l’introduction du virus en zone urbaine à partir des zones rurales (cycle "urbain", responsable des grandes épidémies)
  • par des piqûres de moustiques « semi-domestiques », infectant à la fois l’homme et les singes (cycle "intermédiaire", le plus fréquent en Afrique dans les zones de savane, qui peut produire de petites épidémies dans des villages ruraux).

De gravité variable, la fièvre jaune peut être mortelle. La déclaration de la maladie est obligatoire ainsi que la déclaration à l’OMS, la fièvre jaune relevant du Règlement Sanitaire International.
La vaccination anti-amarile est efficace.

Dans ce contexte, les enjeux de Santé publique France sont :

  • d’analyser et de surveiller les maladies à déclaration obligatoire dont la fièvre jaune
  • d’encourager les mesures de prévention et en particulier la vaccination

Une prévention possible

Une prévention possible qui repose sur :

  • La lutte antivectorielle dans les pays où la fièvre jaune circule,
  • La désinsectisation dans les avions,
  • La vaccination qui :
    • Procure 10 jours après l'injection une protection efficace et persistante à vie (pas de rappels nécessaires) dans 90 à 95 % des cas
    • Doit être réalisée dans un centre agréé de vaccination
    • Est exigible à partir de l'âge de 1 an, et possible dès 6 mois
    • Est obligatoire pour les personnes se rendant en Guyane française
    • Est recommandée pour tout séjour dans une zone endémique intertropicale d’Afrique ou d’Amérique latine, même en l’absence d’obligation administrative
    • Est un vaccin vivant atténué présentant certaines contre-indications notamment chez la femme allaitante et le nourrisson de moins de 6 mois (cf. calendrier vaccinal)
    • Est déconseillé pendant toute la durée de la grossesse, mais si le séjour ou le voyage en zone d’endémie ne peuvent être reportés, son indication doit être pesée en raison de la létalité élevée de la maladie.
    • Ce vaccin peut être à l’origine d’effets indésirables bénins, locaux ou systémiques chez environ un tiers des personnes primovaccinées. Il peut aussi être responsable, beaucoup plus rarement, d’effets indésirables graves, voire mortels.
A CONSULTER

Un seul territoire français situé en zone amarile

Seule la Guyane, où est présent Aedes aegypti, est située dans une zone amarile.

Un diagnostic clinique et biologique

Après la piqûre infectante, l'incubation dure 3 à 6 jours. L’infection resterait asymptomatique dans 50 à 85% des cas.

En cas d’apparition de symptômes :

  • Le début de la fièvre jaune est marqué par un syndrome grippal non-spécifique, une fièvre élevée, des douleurs musculaires et lombaires et une congestion du visage et du cou (phase "rouge"). Des saignements minimes peuvent survenir. Dans la majorité des cas, les symptômes disparaissent au bout de 3 à 4 jours
  • La phase « toxique » survient chez 15-25 % des personnes symptomatiques (et 10 % de l'ensemble des infections) après une amélioration clinique transitoire de quelques heures à 1-2 jours. Elle est caractérisée par la survenue :
    • d’un ictère,
    • de saignements du nez et de la bouche,
    • d’une hémorragie digestive haute (à partir de l’œsophage, de l’estomac et du duodénum) entraînant des douleurs abdominales un melaena et des vomissements sanglants (vomito negro),
    • d’une défaillance rénale (protéinurie et oligurie),  ​​​​​
    • peuvent être également présents une atteinte myocardique, des signes neurologiques (convulsions).
  • Environ 50 % des patients entrés dans la phase "toxique" décèdent dans les 10-14 jours. Les autres patients récupèrent sans séquelles.
  • La confirmation biologique du diagnostic de fièvre jaune repose sur :
    • l’identification virale (RT-PCR, isolement du virus) au niveau du sang, possible dans les 6 premiers jours après le début des signes,
    • la sérologie (détection d’anticorps IgM spécifiques).

Un traitement symptomatique

Il n'y a pas de traitement curatif de la fièvre jaune. La prise en charge symptomatique consiste essentiellement à compenser l'hypotension, à suppléer à la défaillance rénale et à compenser les pertes d'électrolytes.