Vaccination
Vaccination

Les maladies contagieuses touchent le plus souvent les enfants très tôt dans la vie. Ces derniers, particulièrement fragiles, sont donc une cible prioritaire des programmes de vaccination. 

Mis à jour le 25 avril 2022

Vaccination : notre action 

La vaccination est l’action de santé publique la plus efficace dans la lutte contre les maladies infectieuses. A l’exception de l’assainissement des eaux, aucune modalité d’intervention n’a eu autant d’impact sur la réduction de la mortalité et la croissance de la population. Pourtant, la vaccination ne bénéficie plus d’un soutien unanime de la population. 

Dans ce cadre, Santé publique France mène des actions d’évaluation de la politique vaccinale en France tel que le suivi de la couverture vaccinale et de l’impact de la vaccination sur la dynamique des maladies visées par la vaccination. En plus d’assurer la surveillance des maladies à prévention vaccinale, elle produit également des données sur la perception et les pratiques de la vaccination ainsi que sur l’adhésion de la population. L’ensemble de ces activités prend un relief particulier dans la mise en place d’actions de marketing social visant à renforcer le niveau d’adhésion de la population à la vaccination, et plus spécifiquement dans l’accompagnement et l’évaluation de l’impact de la loi sur l’obligation vaccinale chez les enfants de 0 à 2 ans. 

Ainsi, Santé publique France a pour mission de soutenir et d’évaluer la politique publique en mettant en œuvre : 

  • la promotion de la vaccination ; 
  • le suivi de l’évolution de la perception de la vaccination dans la population et chez les professionnels de santé ; 
  • la surveillance épidémiologique des maladies à prévention vaccinale ; 
  • sa participation à l’expertise sur les politiques vaccinales au niveau national et européen ; 
  • des dispositifs de promotion de la vaccination. 

La surveillance épidémiologique des maladies à prévention vaccinale et de la couverture vaccinale 

Santé publique France assure l’évaluation et le suivi de la couverture vaccinale en France : 

Chez le petit enfant (0-24 mois) : les certificats de santé de l’enfant 

À l’âge de 2 ans, la couverture vaccinale est suivie via l’analyse des certificats de santé du 24ème mois. Le certificat est rempli pour chaque enfant par le médecin lors de l’examen obligatoire du nourrisson au 24ème mois. Ce certificat comporte une rubrique « vaccination » dans laquelle doivent être reportées toutes les vaccinations effectuées. Le praticien réalisant l’examen ou la famille adresse ce certificat dûment rempli au médecin responsable du service départemental de protection maternelle et infantile (PMI), sous pli confidentiel. Les services départementaux de PMI transmettent les fichiers de données à la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques du ministère de la Santé (Drees).  
La Drees compile et apure ces fichiers puis calcule des pondérations. Les fichiers constitués des données vaccinales et sociodémographiques sont ensuite transmis à Santé publique France pour vérification des données vaccinales et analyse. Depuis 2004, les données fournies à Santé publique France sont des données individuelles anonymisées indiquant le statut vaccinal mais aussi certaines données sociodémographiques propres à chaque enfant.  

Les analyses concernent les vaccinations à effectuer avant l’âge de 2 ans et mentionnées sur les certificats du 24ème mois, à savoir :  

  • les deux doses avant 6 mois et le rappel à 11 mois pour le vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’Haemophilus influenzae b, les infections invasives à pneumocoque et l’hépatite B
  •  l’injection unique de vaccin BCG recommandé dès la naissance (ou à partir de 1 mois de vie depuis 2017) chez les enfants considérés à risque de tuberculose en particulier ceux résidant en Ile de France et en Guyane,  
  • les deux doses pour le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons recommandées respectivement à 12 mois et entre 16 et 18 mois.  
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certificats du 24ème mois ont été analysés en 2019 au niveau national, pour les enfants nés en 2015 ayant eu 2 ans en 2017.

Les certificats de santés, renseignés par les médecins, constituent un bon outil d’évaluation de la couverture vaccinale du nourrisson, permettant de suivre les tendances historiques et de réaliser des comparaisons annuelles. De plus, ces couvertures vaccinales dites « de routine », sont collectées chaque année à travers un dispositif pérenne intégré dans le fonctionnement du système de santé. Ces données sont disponibles à l’échelon départemental, ce qui permet d’étudier les variations spatiales des couvertures vaccinales.  
Cette source de données présente cependant des limites. Le délai entre l’acte vaccinal et la disponibilité de l’information est long : le temps nécessaire à la diffusion des données après remplissage du certificat de santé est d’environ 16 mois, du fait des différentes étapes de saisie au niveau des départements puis de transfert et de traitement des données au niveau national. Ainsi, les données de couverture vaccinale publiées par Santé publique France en 2019 sont issues des certificats de santé de 2017 et concernent les enfants nés en 2015. Par ailleurs, cet outil est peu réactif aux changements du calendrier vaccinal : tout changement nécessite l’impression de nouveaux certificats, leur mise en circulation puis leur utilisation. Ceci explique par exemple l’absence de données issues de cette source pour le vaccin contre le méningocoque C, alors que ce vaccin a été introduit dans le calendrier vaccinal en avril 2010. Enfin, la participation des départements à cette remontée d’information est insuffisante et en diminution dans certaines régions : en 2017, 89 départements ont fait remonter les données des certificats du 24e mois. Des estimations régionales ont été produites en 2019 seulement lorsque (1) les données étaient disponibles pour tous les départements de la région ou (2) les départements pour lesquels les données étaient manquantes représentaient au plus 20 % de la région (en effectifs de naissances 2014). De plus, les services départementaux qui gèrent les certificats de santé ne les reçoivent pas de certificat de santé pour tous les enfants. Au total, les certificats dont les informations sont collectées et transmises au niveau national concernent moins de 30% des enfants de la classe d’âge.
À noter que les données vaccinales contenues dans les certificats de santé du 9e mois sont également analysées, sachant que ces données présentent moins d’intérêt pour le suivi de la couverture vaccinale.    

Chez le grand enfant et l’adolescent (2-15 ans) : en fonction des valences vaccinales : données du cycle d’enquêtes scolaires et données du SNDS (système national des données de santé) pour les vaccins remboursés 

Ces données sont recueillies à travers un cycle d’enquêtes qui sont le fruit d’une collaboration entre le Ministère chargé de la santé et le Ministère de l’Education nationale. Dans ce cycle d’enquêtes initié en 2000, une enquête est réalisée alternativement chez les enfants des classes de grande section de maternelle (GSM, 6 ans), de cours moyen 2ème année (CM2, 11 ans) et de classe de 3ème (15 ans). Les dernières données analysées concernent l’enquête en en GSM conduite en 2012-2013. D’abord triennal (soit une enquête tous les 3 ans dans chaque niveau), il est devenu plus espacé en 2012 (une enquête tous les 6 ans dans chaque niveau). Le recueil de données est effectué dans chaque école sélectionnée par tirage au sort par les infirmières et médecins de l’Éducation nationale. La saisie des données dans un fichier national est coordonnée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de la Santé. Les données vaccinales et sociodémographiques de ce fichier sont ensuite transmises à l’Unité des infections respiratoires et vaccination  de Santé publique France pour analyse.  
Ces enquêtes représentent un outil d’estimation important chez le grand enfant, notamment parce qu’elles sont ciblées sur des périodes clés du développement de l’enfant (entrée à l’école primaire, préadolescence et adolescence). Par contre, la taille de l’échantillon ne permet pas d’estimer des couvertures régionales, sauf pour les enquêtes et GSM.

A tout âge : les enquêtes de couverture vaccinale

Les enquêtes de couverture vaccinale sont nécessaires lorsque des données ne peuvent être obtenues par d’autres moyens. Elles sont réalisées auprès de populations spécifiques (ex : professionnels de santé des établissements de santé, professionnels des établissements d’accueil de personnes dépendantes, enfants sans logement, enfants résidant dans des régions où des recommandations vaccinales sont spécifiques, adultes).
Dans ces enquêtes réalisées par sondage, les données sont recueillies sur un échantillon de la population. Lorsque celui-ci a été sélectionné par tirage au sort, les résultats peuvent être extrapolés à l’ensemble de cette population. Ces enquêtes peuvent être adaptées spécifiquement au type d’information que l’on recherche et fournir des données très complètes (par exemple les dates de vaccination pour chaque dose reçue, ou des facteurs sociodémographiques éventuellement associés à la vaccination). Par contre, elles peuvent nécessiter des compétences en épidémiologie et en statistiques afin de réaliser un plan de sondage adéquat et une analyse adaptée. Elles sont aussi consommatrices de temps et peuvent être assez couteuses. De nombreuses enquêtes par sondage ont été réalisées ces dernières années par Santé publique France en collaboration avec d’autres institutions.

En savoir plus

Achats de vaccins

Le nombre de doses de vaccins achetés dans le secteur privé est compilé chaque mois par le Groupement pour l’Elaboration et la Réalisation de Statistiques (GERS) et transmis à Santé publique France. Il s’agit de données exhaustives d’achats par les pharmacies d’officine auprès des grossistes et des laboratoires pharmaceutiques. Ces achats mensuels sont déclinés par département et par unité géographique administrative (UGA) regroupant une trentaine de pharmacies. Elles ne comportent pas des informations telles que l’âge de la personne vaccinée, son sexe ou son rang dans la fratrie, ce qui en constitue une limite importante. Bien qu’elles soient utiles pour suivre les tendances de l’activité vaccinale (tous les autres éléments restant inchangés, une augmentation des achats suggère une amélioration de la couverture), ces données ne permettent pas d’estimer directement la couverture vaccinale, du fait de l’absence de dénominateur. Elles ont été utilisées par exemple pour suivre indirectement la couverture vaccinale BCG après la suspension de l’obligation vaccinale par ce vaccin en juillet 2007.

Remboursement de vaccins

Santé publique France utilise maintenant également les données du SNDS pour le suivi de la couverture vaccinale, et plus particulièrement le Datamart de Consommations Inter-Régimes (DCIR) qui correspond aux données individuelles et exhaustives de remboursement de soins par l’Assurance Maladie, incluant les bénéficiaires de la quasi-totalité des régimes. Cette source de données permet de disposer d’un numérateur et d’un dénominateur et présente l’avantage de permettre d’estimer des couvertures vaccinales à un âge donné jusqu’au niveau départemental voire infra départemental. Dans le cadre de la création du Système National de Données de Santé (SNDS), l’historique de conservation des données du DCIR a été récemment étendu à 20 ans (archivées à partir de 2006), ce qui permet la construction de données historiques chez les enfants.
Ces données sont utilisées depuis 2011 pour estimer la couverture de la vaccination contre le méningocoque C chez les personnes de 1 à 24 ans, tranche d’âge ciblée par les recommandations vaccinales ainsi que la couverture vaccinale contre le HPV des jeunes filles. Jusqu’en 2014, la couverture vaccinale contre le méningocoque C était estimée à partir de l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB), échantillon au 1/97ème du DCIR. Pour la couverture vaccinale contre le méningocoque C, les estimations incluent les enfants à l’âge de 2 ans, puisque cette valence ne figurait pas jusqu’en 2018 dans le certificat de santé du 24ème mois. Cette source de données permet également la production d’indicateurs de couverture vaccinale de façon beaucoup plus réactive que les certificats de santé puisqu’un délai de seulement 2 à 3 mois est nécessaire pour la consolidation et le traitement des données, versus au moins 16 mois pour les certificats de santé. Les données du SNDS présentent cependant des limites dans certains départements, puisque les vaccinations administrées dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI) ne sont pas toujours incluses, en fonction du mode d’achat et de remboursement des vaccins. En effet, les vaccins ne peuvent pas être rattachés aux bénéficiaires lorsqu’ils font l’objet d’un achat par les départements et qu’ils sont délivrés gratuitement. Les analyses présentées corrigent, dans la mesure du possible, cette limite. Pour la Guyane les données ne couvrent pas l’ensemble du territoire et surestiment très vraisemblablement la couverture vaccinale.

Des actions d’information et de promotion

Pour accompagner les orientations de la politique vaccinale, Santé publique France s’attache à :

  • Renforcer le niveau de connaissances sur la vaccination du grand public et des professionnels de santé, notamment via :

Le site dédié vaccination-info-service.fr site institutionnel de référence sur les vaccinations, qui a vocation à répondre aux questions les plus fréquentes sur le sujet, sur la base d’informations fiables et scientifiquement validées. Il comprend un espace spécialement conçu pour les professionnels de santé, réalisé avec des experts scientifiques indépendants.
La diffusion de supports d’information, à destination du grand public, des professionnels de santé ou de publics particuliers (parents, populations vulnérables, adolescents). L’ensemble de ces outils est disponible dans l’onglet « Outils ».

  • Promouvoir la vaccination auprès de tous

Santé publique France coordonne avec le Ministère chargé de la santé, la Semaine Européenne de la vaccination, qui vise à mobiliser les acteurs de terrain sur le sujet via l’organisation d’événements locaux et régionaux, sous la conduite des ARS et partenaires nationaux

La Semaine européenne de la vaccination (SEV)

C’est une initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2005. Elle se déroule à présent simultanément dans plus de 200 pays dans le monde et a pour objectifs :

  • de rappeler à la population que la vaccination est la meilleure des protections contre certaines maladies infectieuses, et qu’il est important de se faire vacciner et de mettre à jour ses vaccinations,
  • d’améliorer la couverture vaccinale en renforçant la sensibilisation autour de la vaccination, du public, des professionnels de santé, des pouvoirs publics et des médias.

Pour faire vivre cet événement un grand nombre d’acteurs et partenaires se mobilisent, chaque année, en France et dans le monde.

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Des dispositifs de marketing social

Santé publique France mène également des campagnes de communication pour promouvoir la vaccination et le calendrier vaccinal auprès de la population et des professionnels de santé. En 2019, Santé publique France et le Ministère chargé de la Santé ont ainsi lancé la 1ère campagne nationale de promotion de la vaccination, pour renforcer la confiance des Français et contribuer à l’augmentation de la couverture vaccinale.

Ce dispositif, centré autour du message « La meilleure protection c’est la vaccination », a été diffusé au lancement de la Semaine européenne de la vaccination 2019 et était présente :

  • Dans les médias nationaux, régionaux et sur le web au travers d’un « spot télé » de promotion de la vaccination, d’annonces presse et de messages sur le web et les réseaux sociaux :
  • Dans les lieux de santé via une affichette et dans la presse professionnelle ;
  • En région pendant la Semaine Européenne de la Vaccination avec des stands d’information et de prévention, dits « Village info vaccination », animés par les équipes des ARS et leurs partenaires.

Santé publique France produit par ailleurs de nombreux outils afin de renforcer le niveau de connaissance de la population sur la vaccination. L’ensemble de ces outils est disponible dans l’onglet « Outils ». 

En savoir plus :

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