Cancer du col de l'utérus

Le cancer du col de l’utérus, attribuable dans presque 100% des cas à une infection à papillomavirus humains transmise par voie sexuelle, peut être évité grâce à la vaccination contre le HPV et le dépistage. 

Mis à jour le 24 janvier 2022

Cancer du col de l’utérus : données

Une incidence et une mortalité en diminution depuis les années 1990

En France métropolitaine, le cancer du col de l’utérus représente la 12e cause de mortalité par cancer chez la femme. 

  • 2 920 nouveaux cas ont été recensés en 2018 et 1 117 décès
  • Trois quarts des cas et la moitié des décès se produisent chez des femmes âgées de 25-64 ans
  • Le taux d’incidence (standardisé monde) est de 6,1 pour 100 000 femmes en 2018
  • Il a considérablement diminué depuis 1990 (-1,8 % par an en moyenne) avec un ralentissement de cette baisse depuis 2005 (-0,7 % par an)
  • Le taux de mortalité (taux standardisé monde) est de 1,7 pour 100 000 femmes en 2018.
  • Il a fortement diminué depuis 1990 (- 2,1 % par an en moyenne), avec toutefois un ralentissement de cette diminution depuis le début des années 2000. 
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Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 - Volume 1 : Tumeurs so...

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Taux d’incidence et de mortalité du cancer du col de l’utérus en France métropolitaine selon l’année (Taux Standardisé Monde) – Échelle logarithmique
Taux d’incidence et de mortalité du cancer du col de l’utérus en France métropolitaine selon l’année (échelle logarythmique)

Dans l’Union européenne, 32 700 nouveaux cas et 14 200 décès sont estimés en 2018. La France présente le 8e taux d’incidence le plus faible, derrière notamment l'Espagne, les Pays-Bas et la Finlande, ainsi que le 15e taux de mortalité le plus faible. 

Dans le monde570 000 nouveaux cas et 266 000 décès sont estimés en 2018. Les taux d’incidence et de mortalité (taux standardisé monde) les plus élevés sont observés en Afrique et en Mélanésie, et les plus faibles en Australie/Nouvelle Zélande et en Asie occidentale. L’Europe occidentale présente également une des plus faibles mortalités au monde.

Une hétérogénéité géographique de l’incidence

En France métropolitaine, il existe une hétérogénéité géographique de l’incidence du col de l’utérus selon les départements. On observe une sur-incidence qui dépasse les 10 % par rapport à la moyenne nationale sur le pourtour méditerranéen (Bouches-du-Rhône, Var, Gard, Hérault) et en Côte d’Or. L’incidence est plutôt inférieure à la moyenne nationale dans les Pays de la Loire (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne) et en Auvergne-Rhône-Alpes (Haute-Savoie, Savoie, Ain, Isère). Au total, 10 départements ont une incidence estimée inférieure d’au moins 10 % à la moyenne nationale. 
Une sur-incidence est également observée dans les régions ultra-marines françaises, très marquée en Guyane.

Les estimations régionales et départementales d’incidence et de mortalité peuvent être consultées ici.

Rapports standardisés d’incidence (SIR) lissés par département de France métropolitaine (2007-2016), et d’incidence observée en Guadeloupe (2008-2014), Martinique (2007-2014) et Guyane (2010-2014)
Rapports standardisés d’incidence par département de France métropolitaine (2007-2016), et d’incidence observée en Guadeloupe (2008-2014), Martinique (2007-2014) et Guyane (2010-2014)

Une survie à 5 ans qui tend à diminuer au cours du temps

Plus de 6 femmes sur 10 (survie nette : 63%) diagnostiquées en France avec un cancer du col de l’utérus, survivent à leur cancer après 5 ans (femmes diagnostiquées en 2010-2015). La survie est la plus élevée pour les femmes les plus jeunes : près de 9 femmes sur 10 (88%) âgées de 30 ans au diagnostic survivent à leur cancer après 5 ans comparé à moins de 4 femmes sur 10 (37%) pour celles diagnostiquées à 80 ans (2010-2015). 

La survie à 5 ans tend à diminuer au cours du temps (passant de 66% en 1990 à 62% en 2015). Cette diminution est attribuée à un recours plus important au dépistage, qui permet d’identifier et de réséquer les lésions précancéreuses, et également de détecter des cancers à un stade précoce de leur croissance invasive. Le dépistage a ainsi un effet paradoxal sur la survie dans la mesure où une proportion croissante des cancers invasifs sont des cancers apparaissant chez des femmes non dépistées et diagnostiquées tardivement, de mauvais pronostic. Cependant cette baisse de la survie est surtout marquée chez les femmes de plus de 60 ans au diagnostic alors que chez les plus jeunes la survie nette à 5 ans tend à s’améliorer.

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Prévalence du cancer du col de l’utérus

La prévalence partielle à 5 ans du cancer du col de l’utérus est estimée en 2008 à environ 12 400 femmes. Elle représente les personnes diagnostiquées lors des cinq dernières années, qu’elles soient en rémission complète, ou guéries, ou en cours de surveillance.
La prévalence totale est estimée en 2008 à 69 000 femmes. La prévalence totale correspond au nombre de personnes atteintes ou ayant été atteintes d’une pathologie cancéreuse et vivantes à une date donnée, quelle que soit l’antériorité du diagnostic.

Une couverture vaccinale par le vaccin HPV très insuffisante

La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) était recommandée depuis 2007, en France, essentiellement chez les jeunes filles. Depuis le 1er janvier 2021, les recommandations s'appliquent également à tous les garçons. Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l'efficacité de la vaccination pour empêcher l’infection par les HPV inclus dans le vaccin est proche de 100%.

La couverture vaccinale du vaccin contre les HPV chez les adolescentes est en progression depuis plusieurs années mais elle reste insuffisante. En 2020, elle était estimée à 41% pour une dose à 15 ans (vs. 35% en 2019) et 33% pour le schéma complet à 16 ans (vs. 28% en 2019). 

Une couverture du dépistage insuffisante

En France, jusqu'à la mise en place du programme organisé depuis 2018, le dépistage du cancer du col de l’utérus était avant tout un dépistage spontané́ (appelé aussi dépistage individuel ou dépistage opportuniste), c’est-à-dire qu’il est réalisé à la demande du médecin dans le cadre de la relation médecin/patient ou parfois à l’initiative de la femme.

Une expérimentation réalisée entre 2010 et 2014 dans 13 départements a montré que l’organisation du dépistage organisé permet d’augmenter la couverture du dépistage de 12 points de pourcentage.
Si le dépistage du cancer du col de l’utérus est largement répandu en France, sa couverture apparaît néanmoins insuffisante. Le taux de participation minimum acceptable recommandé par la Commission européenne est de 70 % et l’objectif du plan cancer 2014-2019 est fixé à 80 %. 

Des estimations du taux de couverture du dépistage du cancer du col de l’utérus, réalisées à partir des données de l’Assurance maladie, indique un taux de couverture du dépistage triennal de 59% pour la période 2018-2020. Ces données sont disponibles dans Géodes par groupe d'âge et par territoire.

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magazines/revues

Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 17 septembre 2019, n°22-23 Prévention du cancer du col de l'utérus

article

Résultats finaux de l'évaluation du dépistage du cancer du col de l'utérus organisé dans 13 départements en France, 2010-2014.