L’hépatite E : données
La surveillance basée sur les données du Centre national de référence et son expertise, associées aux différentes études réalisées au cours du temps ont permis d’avoir une meilleure connaissance de l’épidémiologie de l’hépatite E en France.
Une augmentation importante des tests d’hépatite E en France
Entre 2011 et 2016, le nombre de patients testés a été multiplié par 22. Les raisons de cette augmentation sont probablement liées à l’amélioration de la couverture du réseau du CNR depuis son transfert et à un recours plus important aux tests diagnostiques étant maintenant commercialisés.
Cette augmentation du nombre de tests réalisés s’est accompagnée d’une augmentation du nombre de cas positifs montrant que la maladie était sous-estimée en France avant 2012.
Une maladie autochtone
Si pendant de nombreuses années l’hépatite E a été considérée comme une maladie d’importation, les progrès diagnostiques et l’augmentation de la couverture du réseau de surveillance ont permis de montrer que l’hépatite E est bien une maladie autochtone en France avec plus de 99,5% des cas acquis sur le territoire métropolitain. La situation est semblable dans la plupart des pays européens.
En effet entre 2002 et 2016, le nombre de cas importés est resté stable au cours du temps, alors que le nombre de cas autochtone a été en constante augmentation. Le tableau 1 distingue les cas importés d’hépatite aigüe E (séjour en zone d’endémie dans les 3 mois avant le diagnostic) des cas autochtones ou de contexte épidémiologique non précisé.
Surveillance de l'hépatite E en France, 2002-2016
En savoir plusDonnées démographiques
Les cas autochtones d’hépatite E sont majoritairement des hommes, âgés de plus de 55 ans en moyenne. Les cas diagnostiqués résident dans toutes les régions métropolitaines avec une prédominance dans le sud.
* Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse : région de domicile du patient ou du laboratoire préleveur
Source, CNR hépatite E
Ces données du CNR en termes de distribution par sexe et âge sont confortées par les études de séroprévalence réalisées au cours du temps.
Données virologiques :
Depuis 2007, la très grande majorité (> 90%) des souches de cas autochtones était de génotype 3. Les génotypes 1, 2 et 4 étaient des souches de cas importés sauf à partir de 2011 pour le génotype 4 (cas autochtones).
Parmi les différents sous-types du génotype 3, le sous-type 3f était prédominant depuis 2007 (> 60%) suivi des sous-types 3chi (9% à 35%). En 2013, une augmentation du nombre de sous-type 3chi a été constatée et est restée stable les années suivantes.
Au cours de la période 2012-2016, une évolution de la distribution des génotypes a été objectivée : baisse de la proportion du génotype 3f et augmentation concomitante des cas d’infection par les génotypes 3chi.
Données de séroprévalence :
Les estimations de séroprévalence anti-VHE sont variables d’une étude à l’autre et dépendent de la sensibilité du test utilisé et de la population d’étude. Les études les plus récentes avec un test hautement sensible ont des estimations de prévalence plus élevées, par exemple les donneurs de sang en région Midi-Pyrénées (2003-2004 vs 2010)
Données sur les facteurs de risque d’hépatite E et les sources de contamination possible
Les investigations de plusieurs épisodes de cas groupés entre 20 et 2015 ont permis de retrouver ou de suspecter différentes sources de contamination