Syndrome hémolytique et urémique : la maladie
Le syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en France
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) secondaire à une infection à Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines (STEC) touche principalement le jeune enfant. Cette complication, rare mais grave, affecte essentiellement le rein et survient dans 5 à 8% des cas.
Avant d’évoluer vers un SHU, ces infections sont responsables de douleurs abdominales accompagnées de diarrhées glairo-sanglantes ou, plus rarement, de diarrhées simples.
Les principaux enjeux de cette surveillance sont de décrire les tendances spatiales et temporelles du SHU pédiatrique, de détecter les épidémies afin de guider les mesures de contrôle et communiquer sur les mesures de prévention.
Une transmission du SHU principalement alimentaire
Les Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines, bactéries responsables du syndrome hémolytique et urémique, sont présentes dans les intestins des ruminants (vaches et veaux principalement mais aussi chèvres, moutons, daims, etc.). Ces bactéries sont éliminées par les selles et peuvent contaminer l’environnement (eau, fumier, sol) et les aliments. Elles supportent bien le froid (survie de plusieurs jours dans un réfrigérateur), en revanche elles sont détruites par la cuisson.
La contamination peut se produire :
- Par ingestion d’aliments contaminés consommés crus ou peu cuits : viande de bœuf (en particulier hachée), lait ou produits laitiers non pasteurisés, jus de pomme, légumes crus, ou eau de boisson contaminée ;
- En portant ses mains salles à la bouche, après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie ou leur environnement contaminé ;
- Par contact avec une personne malade qui présente une diarrhée et excrète la bactérie dans ses selles.
Une prévention du SHU basée sur l’hygiène et l’éviction de certains aliments à risque
La prévention des infections à Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines repose sur des gestes simples :
- Cuire à cœur la viande, surtout la viande de bœuf hachée ;
- Ne pas faire consommer par les jeunes enfants du lait cru et des fromages à base de lait cru à pâte molle (camembert, reblochon, saint nectaire, etc.) ; préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.) ou les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé ;
- Laver soigneusement les légumes, fruits et herbes aromatiques, en particulier ceux consommés crus ;
- Bien séparer les aliments crus des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
- Consommer rapidement les restes alimentaires et les plats cuisinés en les réchauffant suffisamment ;
- Nettoyer méticuleusement les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact préalablement avec de la viande crue), ainsi que le plan de travail ;
- Se laver systématiquement les mains avant de préparer les repas et en sortant des toilettes ;
- Ne pas se baigner dans des lieux de baignades publics en cas de gastro-entérite ;
- Ne pas participer à la préparation des repas en cas de gastro-entérite ;
- Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrents, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, étang, etc.) ;
- Éviter le contact des très jeunes enfants avec les ruminants (vaches, veaux, moutons, chèvres, daims, etc.), et leur environnement.
Une maladie grave et un risque de séquelles important
Le SHU secondaire à une infection à Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines se manifeste aux âges extrêmes de la vie, surtout chez le jeune enfant. Il représente la principale cause d’insuffisance rénale aiguë chez l’enfant de moins de trois ans en France. D’autres organes peuvent également être atteints, notamment le cerveau et le cœur, et le risque de séquelles à long terme est important. Le taux de mortalité décrit est inférieur à 5 % dans la littérature scientifique, en France il est inférieur à 1% d’après les données de surveillance.
Un traitement symptomatique
Le SHU secondaire à une infection à Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines relève d’une prise en charge hospitalière, qui repose principalement sur le traitement des symptômes. Les formes sévères peuvent nécessiter un traitement par dialyse et/ou transfusion sanguine au sein d’un service de réanimation.