Troubles musculo-squelettiques

Les troubles musculo-squelettiques se traduisent principalement par des douleurs et une gêne fonctionnelle plus ou moins importantes, souvent quotidiennes et provoquées ou aggravées par le travail

Mis à jour le 12 janvier 2021

Troubles musculo-squelettiques : notre action

Les maladies et troubles liés au travail ont un lourd impact sur la santé publique en France. Environ 90% des maladies professionnelles reconnues sont des troubles musculo-squelettiques. S’ils sont un fardeau important, les expositions aux facteurs de risque professionnels  et les troubles et symptômes musculo-squelettiques associées sont en partie évitables, grâce à des mesures préventives adaptées, et modifiées au cours du temps en lien avec l’évolution des caractéristiques de la population au travail et des conditions de travail (allongement de durée, vieillissement, précarité…).

Une surveillance épidémiologique de qualité est nécessaire pour identifier les priorités, quantifier et suivre les expositions professionnelles, les troubles musculo-squelettiques liés au travail et leurs conséquences sur l’emploi, et la sous-reconnaissance de ces pathologies comme maladies professionnelles. Elle permet notamment de contribuer à mieux adapter la prévention, cibler les secteurs, professions et groupes de travailleurs les plus à risque. La finalité est de mieux comprendre et décrire les expositions professionnelles à risque de troubles musculo-squelettiques, de diminuer les conséquences professionnelles (maladies, incapacité, handicap, désinsertion…), socio-familiales, psychologiques et économiques de ces troubles.

Santé publique France s’est engagé à produire des indicateurs fiables et reproductibles adaptés aux enjeux actuels du monde du travail, portant à la fois sur les expositions professionnelles et sur les principales pathologies en lien avec le travail. Santé publique France contribue notamment au Plan Santé Travail 2016-2020 (PST3) dont les 2 axes forts sont la prévention et le maintien en emploi.

Le plan Santé Travail 2016-2020

Le Plan Santé Travail 2016-2020, a pour premier axe stratégique de donner la priorité à la prévention primaire et développer la culture de prévention. Pour cela, un de ses objectifs opérationnels est d’agir en prévention primaire pour prévenir l’usure professionnelle et la pénibilité. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’action 1.6 qui vise à évaluer et diffuser les démarches et les outils développés notamment en matière de prévention des TMS. Santé publique France contribue à cette action notamment en tant que partenaire de la mise en place d’une base de recensement des interventions collectives en entreprise pour prévenir les TMS.

La surveillance épidémiologique des troubles musculo-squelettiques

Jusqu'à la mise en place en 2002 d'un programme de surveillance épidémiologique des TMS par Santé publique France avec son équipe EpiPrevTMS associée à l’équipe de recherche d’épidémiologie en santé au travail et ergonomie (Ester, Irset-Inserm UMR 1085) de l'Université d'Angers, les données d'enquêtes épidémiologiques disponibles en France portaient essentiellement sur des travailleurs fortement exposés. Ce programme qui repose au départ sur un réseau de surveillance des TMS en Pays de la Loire, permet de décrire plus précisément l'épidémie de TMS à l’échelle de l’ensemble de la population.

La région des Pays de la Loire a été initialement choisie en raison de l'existence locale de compétences reconnues dans le champ de l'épidémiologie des TMS et par sa représentativité de la population salariée française. Grâce à l’utilisation de nouvelles sources de données : données médico-administratives (PMSI, AT/MP), enquêtes répétées chez les travailleurs salariés (MCP), cohortes de travailleurs indépendants et agricoles (Coset) et cohortes en population générale (Constances), la surveillance s’étend actuellement aux autres régions.

Ce programme de surveillance a pour objectif de fournir une description des TMS et de l'exposition à leurs facteurs de risque selon les secteurs d’activité et professions des travailleurs pour orienter les politiques de prévention. Il consiste ainsi à :

  • estimer l'incidence et la prévalence des TMS dans la population générale et celle des travailleurs ;
  • évaluer les niveaux d'exposition aux facteurs de risque professionnels ;
  • estimer la proportion de cas attribuables au travail en France ;
  • étudier le devenir médical et professionnel des travailleurs souffrant de TMS.

Un programme qui associe des approches complémentaires

  • Une surveillance des principaux TMS des membres et du dos parmi les salariés dans les entreprises, mise en œuvre grâce à la participation de médecins du travail volontaires dans le réseau de surveillance en Pays de la Loire et le programme MCP, ou grâce aux données d'indemnisation en AT/MP.
  • Une surveillance en population générale de certains TMS retenus comme pathologies traceuses, à partir des données nationales du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) et de réseaux de chirurgiens (Pays de la Loire, Bouches-du-Rhône, Ile-de-France). Les cas chirurgicaux de syndrome du canal carpien et de hernie discale ont été choisis comme traceurs des TMS du membre supérieur d’une part, et de la lombalgie d’autre part.
  • Une surveillance mixte, parmi les salariés, les travailleurs indépendants et en population générale, qui sera développée à partir des cohortes Constances et Coset qui reposent sur les principaux régimes d’assurance maladie.

Focus sur le Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI)

La surveillance épidémiologique des TMS par l’exploitation des données nationales du PMSI a pour objectif la production de mesures d’incidence en population générale de pathologies hospitalisées qui sont utilisées comme traceurs des TMS. Ces mesures d’incidence sont déclinées au niveau national (France métropolitaine), régional et départemental (y compris les DOM).

Dans le Programme de médicalisation des systèmes d’information, à chaque séjour en hospitalisation, sont attribués un ou plusieurs codes diagnostiques de la classification internationale des maladies 10e version (CIM-10), et le cas échéant un ou plusieurs codes d’actes médicaux ou chirurgicaux de la classification commune des actes médicaux (ou antérieurement du catalogue des actes médicaux).

Les codes diagnostiques et les codes d’actes permettent d’identifier et de dénombrer les séjours hospitaliers (public/privé) des patients traités pour une pathologie étudiée, et de calculer le taux d’incidence annuel du traceur (hospitalisation, intervention chirurgicale) de cette pathologie.
Les données du Programme de médicalisation des systèmes d’information étaient mises à disposition de Santé publique France par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (agrément N°2015-111111-59-50), pour les données jusque 2014 comprises. Elles sont désormais accessibles par le portail du système national des données de santé (SNDS).

Des actions de prévention des troubles musculo-squelettiques

Une participation à l'élaboration des politiques publiques de prévention

Les données de surveillance épidémiologique des TMS et de l’exposition à leurs facteurs de risque produites par Santé publique France contribuent à orienter les politiques de prévention et à définir et élaborer des actions.

Une aide au repérage des TMS

Santé publique France a contribué à l’adaptation française du consensus européen Saltsa de protocole d’examen clinique pour le repérage des TMS du membre supérieur.

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Protocole d'examen clinique pour le repérage des troubles musculosquelettiques du membre supérieur. Adaptation française du consensus e...

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