Maladie d’Alzheimer et autres démences : la maladie
Des maladies neurodégénératives
La démence se manifeste par une altération croissante de la mémoire et des fonctions cognitives ainsi que par des troubles du comportement. Ces troubles conduisent à une perte progressive d’autonomie. A ce jour, la démence est un processus irréversible pour lequel aucun traitement curatif n’est disponible.
Leur étiologie est encore mal connue, mais les processus impliqués dans leur survenue peuvent être classés en deux catégories (qui coexistent dans la plupart des cas) :
- les processus neurodégénératifs, majoritairement impliqués dans la maladie d’Alzheimer qui, elle-même, représente près de 70 % des démences ;
- les lésions vasculaires qui sont à l’origine d’environ 20 à 30 % d’entre elles et sont favorisées par des facteurs de risque vasculaires comme l’hypertension artérielle ou le diabète.
Les autres causes de démences, telles que la démence fronto-temporale, la démence à corps de Lewy et les démences secondaires à certaines maladies, sont beaucoup plus rares.
Dans ce contexte, les enjeux de Santé publique France sont :
- assurer la surveillance épidémiologique de la maladie d’Alzheimer et autres démences : prévalence, incidence, tendances temporelles, répartition géographique ;
- étudier les facteurs pronostiques de la maladie (mortalité, morbidités associées, fréquence et motifs des hospitalisations) ;
- informer les pouvoirs publics et les professionnels de santé.
Des facteurs de risque identifiés
- L’âge représente le principal facteur de risque de la maladie d’Alzheimer et des autres démences.
- Les facteurs de risque cardio-vasculaires, en particulier l’hypertension artérielle, le diabète et l’hypercholestérolémie, jouent un rôle important.
- Des facteurs de susceptibilité génétique ont également été associés à un risque plus élevé, même dans les formes sporadiques.
- A l’inverse, un bon niveau d’études, un réseau social fourni, des activités de loisirs et la pratique régulière d’une activité physique seraient, quant à eux, des facteurs protecteurs. De nombreuses études suggèrent un risque plus élevé chez les femmes que chez les hommes, à âge comparable. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que, dans la plupart des études conduites à ce jour, les femmes appartenaient à des générations dont la durée d’études a été en moyenne plus courte que celle des hommes.
Des symptômes qui progressent de façon irréversible
- une altération croissante de la mémoire et des fonctions cognitives,
- des troubles du comportement,
- une perte progressive d’autonomie,
La démence constitue une cause majeure de dépendance, d’institutionnalisation et d’hospitalisation chez les personnes âgées.
Une absence de traitement curatif
À ce jour, il n’existe pas de traitement curatif de la démence. Quatre médicaments sont disponibles sur le marché. Leurs effets sont modestes et portent essentiellement sur les troubles cognitifs à court terme, sans enrayer la progression de la maladie. Ces médicaments ne sont plus remboursés. La Haute Autorité de Santé a considéré qu’ils n’ont plus de place dans la stratégie thérapeutique au regard de l’absence de pertinence clinique de l’efficacité et des risques d’effets indésirables.
Les traitements non médicamenteux doivent être favorisés : il est important d’optimiser la santé physique, la nutrition, les activités cognitives et le bien-être, de dépister et traiter les comorbidités physiques et psychiques, d’informer et soutenir les proches, aidants et soignants.
Un fardeau important pour la personne malade et son entourage
La maladie d’Alzheimer et autres démences représentent une cause majeure de dépendance, d’institutionnalisation et d’hospitalisation.
Elles ont un impact important sur la qualité de vie des personnes atteintes ainsi que sur celle de leurs proches et de leurs aidants pour qui elles peuvent être particulièrement éprouvantes.