Le charbon : notre action
Le charbon est rare en France mais ses enjeux en santé publique sont importants. En effet :
- Certaines formes cliniques sont létales en particulier en l’absence de traitement précoce ;
- Très résistantes, les spores de Bacillus anthracis peuvent survivre de nombreuses années dans le sol (c’est le cas dans certaines régions françaises) ;
- Des mesures de prévention s’appliquent aux personnes exposées à des animaux ou des produits animaux infectés ;
- Les spores de Bacillus anthracis peuvent être utilisées dans le cadre d’actions malveillantes.
Dans ce contexte, la mission de Santé publique France s’articule autour de deux axes principaux : surveiller et prévenir.
La surveillance épidémiologique du charbon
L’une des missions de Santé publique France est de surveiller le charbon humain en lien avec ses partenaires. Pour cela,
- nous centralisons les notifications de cas de charbon humain en France.
- nous apportons une expertise scientifique aux Agences Régionales de Santé (ARS) pour les investigations épidémiologiques et un appui pour la mise en œuvre de mesure de contrôle ou de prévention
La déclaration obligatoire
La déclaration obligatoire consiste à recueillir des informations aussi exhaustives que possible concernant tous les cas de certaines maladies dites « maladies à déclaration obligatoire » auprès des biologistes et médecins.
Elle met en jeu deux procédures successives : le signalement et la notification.
Les médecins et les biologistes qui suspectent ou diagnostiquent une des maladies à déclaration obligatoire doivent les signaler sans délai et par tout moyen approprié (téléphone, télécopie, courriel) au médecin de l'Agence régionale de santé (ARS) de leur lieu d'exercice.
- Le signalement permet au médecin de l'ARS de mettre en place les mesures de prévention individuelle et collective autour des cas et, le cas échéant, de déclencher des investigations pour identifier l'origine de la contamination et agir pour la réduire.
- La notification intervient après le signalement et le plus souvent après confirmation du diagnostic. Les médecins ou les biologistes déclarants notifient le cas au médecin de l'ARS du lieu d'exercice au moyen d'une fiche spécifique à chaque maladie. La notification permet d'analyser et de suivre l'évolution de ces maladies au sein de la population afin de mieux cibler les actions de prévention locales et nationales.
Bacillus anthracis appartient à la liste des agents pathogènes susceptibles d'être utilisés dans le cadre d'actions malveillantes ou d'attaques bioterroristes. Le signalement immédiat de tout cas certain, probable ou possible d'infection au bacille du charbon permet la mise en œuvre des investigations nécessaires pour identifier la source d'exposition naturelle ou malveillante.
Définition de cas de charbon à signaler et à notifier
Pour déclarer la maladie
Fiche de notification
Information des personnes sur la notification des maladies à déclaration obligatoire
Partenaires de la surveillance
- Les Agences régionales de santé
Liste et localisation : http://www.ars.sante.fr
- Le Centre national de référence (CNR) – Laboratoire expert
IRBA Institut de Recherche Biomédicale des Armées
Responsable : Pr Jean-Nicolas TOURNIER
Tél. : 06 30 55 70 15 / 01 78 65 10 99
Email : irba-cnrlecharbon.accueil.fct@def.gouv.fr
Adresse : IRBA Institut de Recherche Biomédicale des Armées
Unité de bactériologie
1 place Général Valérie André - 91220 Brétigny-sur-Orge
Site CNR-LE Charbon : http://www.ecole-valdegrace.sante.defense.gouv.fr/rubriques-complementaires/irba-cnr/charbon
Pour en savoir plus sur les missions des Centres nationaux de référence, cliquer ici.
Des actions de prévention contre la maladie du charbon
Un des enjeux liés au charbon en France est la prévention de la maladie chez des personnes exposées à des animaux ou des produits animaux infectés. Des foyers de charbon animal surviennent chaque année durant l’été en France, principalement dans des troupeaux de bovins. Ainsi, en cas de détection de foyers animaux de charbon en France, Santé publique France est informée par les services du Ministère de l’Agriculture afin de recenser les personnes exposées à ces animaux (éleveurs, personnels des équarrissages, vétérinaires, intervenants de l’élevage).
Ces personnes sont alors contactées par l’Agence régionale de santé en lien avec Santé publique France afin de préciser leurs contacts avec les animaux infectés et bénéficier d’une évaluation de risque individuelle prenant en compte la nature de leur exposition à ces animaux, sa durée et son ancienneté. Lorsqu’une exposition à risque est identifiée, ces personnes sont dirigées vers un médecin qui décide si nécessaire d’une prise en charge médicale.
Textes de référence
- Circulaire du 10 février 2003 relative au nouveau dispositif de notification anonymisée des maladies infectieuses à déclaration obligatoire
- Guide pour l’investigation épidémiologique de la maladie du charbon. 2001
- Décret no 2001-910 du 5 octobre 2001 modifiant la liste des maladies faisant l'objet d'une transmission obligatoire de données individuelles à l'autorité sanitaire et modifiant le code de la santé publique. JO n° 232 du 6 octobre 2001 page 15743.
- Circulaire DGS/SD5 n°2001-590 du 5 décembre 2001