Leptospirose : données
Le dispositif de surveillance de la leptospirose mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de cette maladie.
Une incidence en augmentation en France métropolitaine
cas diagnostiqués en France métropolitaine en 2020
En 2020, 450 cas ont été diagnostiqués en France métropolitaine par le CNR et son réseau de laboratoires et l’incidence estimée était de 0,7 cas pour 100 000 habitants.
Cette incidence est plus faible que celle observée les dernières années. Il est probable que cette baisse d’incidence observée reflète l’impact de la pandémie de Covid-19. Les différentes mesures mise en place en France dans le contexte de la pandémie (confinement, restrictions de voyages à l’étranger) ont probablement eu comme conséquence de réduire les expositions à des milieux contaminés par des leptospires en France ou à l’étranger notamment en zone d’endémie. Ceci est illustré dans la figure ci-dessous où on observe un nombre de cas de leptospirose diagnostiqués entre janvier et février égal voire supérieur aux précédentes années puis une diminution importante à partir du mois de mars 2020 (mise en place des premières mesures de confinement).
Par ailleurs, on ne peut pas exclure un possible sous diagnostic de la leptospirose dans le contexte de la pandémie de Covid-19, en raison d’un moindre recours au soin, ou encore parce que la recherche de SARS-CoV-2 était privilégiée. Ce possible sous diagnostic aurait pu également jouer un rôle dans cette baisse d’incidence.
Nombre et incidence annuelle des cas de leptospirose identifiés par le CNR de 2006 à 2020 en France métropolitaine, données CNR Leptospirose (Institut Pasteur)
Une incidence qui varie selon la saison
La répartition annuelle des cas en France métropolitaine confirme le caractère saisonnier de la leptospirose avec un maximum de cas identifiés en août et septembre, même si le nombre de cas diagnostiqués en 2020 est en dessous du nombre de cas des précédentes années.
Une incidence qui varie selon les régions en France métropolitaine
Pour l’année 2020, les incidences régionales les plus élevées sont observées en région Corse (1,8 cas pour 100 000 habitants), Nouvelle-Aquitaine (1,49 cas pour 100 000 habitants), Pays de la Loire (0,97 cas pour 100 000 habitants) et Bretagne (0,97 cas pour 100 000 habitants). Les incidences régionales varient d’une année à l’autre en lien avec les conditions climatiques et les dynamiques de population de rongeurs.
Une incidence plus élevée en Outre-mer
Dans les départements et collectivités d’outre-mer la leptospirose, endémique sur l’ensemble des territoires, est un problème de santé publique important avec des taux d’incidences beaucoup plus élevés qu’en métropole. L’incidence est entre 12 (Guyane) à 70 fois (Polynésie Française) plus élevée qu’en métropole.
On y retrouve également un caractère saisonnier avec l’apparition de pics épidémiques lors de la saison des pluies ou de phénomènes climatiques inhabituels tels que les ouragans.
Océan Indien
La Réunion
A la Réunion, un système de surveillance spécifique régional a été mis en place depuis 2004. De 2006 à 2010, une augmentation du taux d’incidence annuel a été observée, probablement due en partie à une meilleure exhaustivité des signalements. De 2008 (année de consolidation du système de surveillance) à 2017, le nombre annuel moyen de cas de leptospirose déclarés était de 60 (min=41 en 2015 ; max=98 en 2010).
Depuis 2016, une augmentation du nombre de cas est observée sur l’ensemble de l’ile avec, en 2020, 135 cas déclarés (16,3 cas pour 100 000 habitants). Cette augmentation peut s’expliquer par une pluviométrie conséquente, par des épidémies de dengue depuis 2017 conduisant à une augmentation de tests diagnostiques différentiels chez des personnes présentant des syndromes « dengue-like » et l’utilisation de PCR multiplex comprenant la recherche conjointe dengue/leptospirose ainsi qu’une amélioration de la déclaration des cas de leptospirose en lien avec la sensibilisation des professionnels de santé effectuée . Les facteurs de risque identifiés étaient liés à des activités récréatives en eau douce ou en nature ou à un habitat propice à la contamination (insalubrité, présence de déchets, rats…) ou dans une moindre mesure à l’activité professionnelle (activités agricoles).
Mayotte
A Mayotte, en 2020, 71 cas ont été répertoriés (32,7 cas/100 000 habitants). Le taux d’incidence à Mayotte est en diminution depuis 2017 (de 170 cas en 2017 à 119 cas en 2019), l’année 2020 totalisant le nombre de cas confirmés le plus faible depuis 2010. Un biais de sous diagnostic lié à l’épidémie de Covid-19 est une hypothèse explicative du faible nombre de cas confirmés.
Antilles-Guyane
Antilles (Guadeloupe, Martinique)
En 2020, le nombre de cas de leptospirose a été estimé respectivement à 34 et 26 cas pour 100 000 habitants en Guadeloupe et en Martinique. L’incidence en 2020 était équivalente à 2019 pour la Guadeloupe mais en diminution en Martinique. La majorité des cas sont diagnostiqués au cours de la saison des pluies et particulièrement au cours des mois de décembre et janvier. Selon les données du CNR, le sérogroupe Icterohaemorrhagiae reste prédominant.
Guyane
En Guyane, en 2020, 82 cas de leptospirose ont été diagnostiqués, soit une incidence de 34,5 cas pour 100 000 habitants, en augmentation comparé à 2019 (12 cas pour 100 000 habitants) en lien avec une sensibilisation locale croissante des professionnels de santé.