L’augmentation du taux d’incidence (corrigé pour prendre en compte le 14 juillet férié à 99/100 000, +143%) concernait l’ensemble des régions et toutes les classes d’âge. Pour la première fois depuis 15 semaines le taux d’hospitalisations (+55%) et le nombre de patients admis en services de soins critiques (+35%) augmentaient nettement.
Les données de suivi des contacts confirmaient une forte hausse du nombre de cas ayant fréquenté des lieux de rassemblements et notamment les bars où les mesures barrières ne peuvent pas être maintenues. Au 20 juillet 2021, près de 57% de la population avait reçu au moins une dose de vaccin et près de 47% était complètement vaccinée. Dans un contexte d’augmentation importante de la circulation virale, de forte diffusion du variant Delta et des congés estivaux, l’adhésion à l’ensemble des mesures combinés de prévention doit se maintenir à un haut niveau.
Dans cette objectif, la vaccination de toutes les personnes éligibles doit être fortement encouragée, pour atteindre le plus rapidement possible un niveau suffisant d’immunité collective et éviter une forte augmentation du nombre de patients hospitalisés et les tensions hospitalières qu’elle pourrait engendrer.
Très forte augmentation de la circulation virale accompagnée d’une augmentation des indicateurs hospitaliers
Au niveau national, en semaine 28, le taux d’incidence corrigé avait doublé, voire plus, dans l’ensemble des classes d’âge à l’exception des 70 ans et plus où il augmentait néanmoins également. Les taux les plus élevés et les augmentations les plus fortes étaient observés chez les 20-29 ans (311/100 000 habitants, +168%), les 10-19 ans (156, +146%) et les 30-39 ans (141, +143%). Le taux de dépistage augmentait de manière moins marquée (+16%). Le taux de positivité passait à 2,7%, soit une augmentation de 1,4 point. Le nombre de recours pour suspicion de COVID-19 était en hausse dans les associations SOS Médecins (1 047, +61%) et aux urgences (1 118, +15%).
Après 15 semaines de diminution, une augmentation nette des nouvelles hospitalisations et admissions en services de soins critiques était observée (+55% et +35%). Le nombre de patients COVID-19 en cours d’hospitalisation au 20 juillet était de 6 971, dont 889 en services de soins critiques.
Dans toutes les régions métropolitaines le taux d’incidence corrigé augmentait de manière très marquée de +90% à +356% ; les plus élevés étaient observés en Corse (217, +356%), Occitanie (176, +198%), Provence-Alpes-Côte d’Azur (164, +219%), Nouvelle-Aquitaine (110, +251%) et Île-de-France (109, +97%).
En Outre-mer, la situation épidémiologique se dégradait en Martinique avec une forte augmentation du taux d’incidence corrigé (706/100 000, +152%) pour la 3e semaine consécutive avec des indicateurs et une pression hospitalière toujours en hausse. La circulation virale restait toujours élevée en Guyane et à La Réunion avec respectivement des taux d’incidence à 212 et 211/100 000.
Par ailleurs, le variant Delta est majoritaire sur le territoire métropolitain : il représentait 81% des virus séquencés interprétables dans l’enquête Flash #14 du 06 juillet.
Fréquentation intense des lieux de rassemblements : vaccination et mesures de prévention restent primordiales
En semaine 28, le nombre de cas et de personnes-contacts identifiées poursuivaient leur forte augmentation (respectivement +111% et +82%). Le nombre de cas rapportant avoir fréquenté un lieu de rassemblements était en forte augmentation. Parmi ces lieux, les bars étaient ceux dont l’augmentation de la fréquentation était la plus forte (+192% de cas en ayant fréquenté un).
Le 20 juillet 2021, 56,9% de la population en France avait reçu au moins une dose de vaccin et 46,7% était complètement vaccinée. La couverture vaccinale des personnes de 12 ans et plus était de 66,1% pour une dose de vaccin et de 54,3% pour une vaccination complète. Elle stagnait toujours à 80,9% pour une dose et 76,1% pour une vaccination complète chez les plus de 80 ans.
Enfin, les données de l’enquête sur la vaccination en ESMS montraient que si la couverture vaccinale était élevée chez les résidents d’EHPAD, EHPA et EHPH (supérieure à 80% pour une vaccination complète) celles des professionnels exerçant en ESMS étaient plus faibles quel que soit le type d’établissement. Parmi les professionnels de santé, les médecins étaient les mieux vaccinés et les aides-soignants avaient les couvertures vaccinales les plus faibles.
Interprétation de l’épidémie en période estivale : les clés pour comprendre
Depuis le début de l’épidémie, Santé publique France s’appuie sur de nombreux indicateurs (plus de 100 concernant la COVID), pour en apprécier les tendances et la dynamique.
Le taux d’incidence, qui reflète la circulation du virus, est l’un d’entre eux. Il correspond au rapport entre le nombre de personnes positives et le nombre de résidents d’un territoire. Ce taux tient compte du lieu de résidence des personnes testées et non du lieu de dépistage. Il se base sur les données de l’Insee recensant le nombre d’habitants pour chaque unité géographique qui n’ont pas la capacité d’intégrer les flux touristiques. Si le taux d’incidence n’intègre pas les touristes, il donne tout de même la dynamique de l’épidémie dans la région concernée.
D’autres indicateurs, comme notamment le recours au soin (SOS médecin, passages aux urgences), les hospitalisations et les clusters ne sont pas impactés par le lieu de résidence des personnes contaminées ou le lieu de prélèvement. Ces différents indicateurs contribuent largement à la surveillance renforcée mise en place depuis le début de l’épidémie qui permet la détection de signaux aux mailles territoriales très fines.
Ainsi, ce n’est pas le seul taux d’incidence mais bien l’analyse de l’ensemble des indicateurs qui sert à éclairer une prise de décision face à l’épidémie.