Santé publique France a pour mission de protéger la santé des populations. Elle regroupe l’ensemble des compétences de la veille et surveillance, à la prévention en passant par l’intervention et l’alerte.
Depuis l’émergence de cette nouvelle maladie, COVID-19, en janvier 2020, tous les agents de Santé publique France sont mobilisés et c’est notamment dans la gestion des crises sanitaires que la complémentarité des métiers de Santé publique France s’exprime, car elle s’inscrit par nature et en pratique dans l’analyse des menaces et la préparation de la réponse.
L’objectif est de renforcer les capacités de coordination essentielles à la gestion de crise. Notre action consiste à :
- Surveiller et comprendre la dynamique de cette épidémie
- Anticiper les différents scénarii
- Mettre en place des actions auprès du grand public et des professionnels de santé
- Prévenir et limiter la transmission de ce virus sur le territoire national.
Les connaissances sur les caractéristiques de la COVID-19 et de ce coronavirus évoluant rapidement, la mobilisation est totale en coordination avec les instances françaises (Ministère des Solidarités et de la santé, Agences régionales de santé…) et internationales (Organisation mondiale de la santé, Centre européen de contrôle et de prévention des maladies).
Mise en place d’un centre opérationnel pour gérer l’épidémie de COVID-19
Dès le 13 janvier 2020, Santé publique France s’est organisée pour surveiller et répondre à l’épidémie de COVID-19. Le centre de crise (dit "centre opérationnel") de Santé publique France a ouvert pour accueillir l’ensemble des agents issus de plusieurs directions amenées à travailler de manière transversale. Ce centre, point focal pour la gestion de la COVID-19, occupe actuellement 10 salles de travail permettant d’accueillir les différentes composantes de notre réponse à cette crise sanitaire :
- Coordination de la réponse
- Avis et expertise
- Système de surveillance (suivi épidémiologique)
- Communication et outils de prévention
- Mobilisation de la réserve sanitaire
- Gestion des stocks stratégiques de l’établissement pharmaceutique
- Services support
Santé publique France restitue les données issues de sa surveillance et produit un bilan épidémiologique quotidien sur la base des données recueillies à 14h. Ce bilan est transmis à 16h au centre de crise du Ministère des Solidarités et de la Santé et permet l’actualisation des chiffres sur le site internet chaque jour (tableau de bord regroupant les chiffres clés Monde, Europe et France ainsi que les indicateurs de suivi de l’épidémie de COVID-19 par région, département, sexe et classe d’âge via la plateforme Géodes).
En complément, un point épidémiologique national détaillé avec les données de surveillance issues de notre réseau partenaires est réalisé et mis en ligne chaque semaine ainsi que des points épidémiologiques régionaux : Antilles, Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Bretagne, Centre Val de Loire, Corse, Grand Est, Guyane, Hauts de France, Ile-de-France, Normandie, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Océan Indien, Pays de la Loire, Provence Alpes Côte d’Azur.
Dès le début de l'épidémie de COVID-19, Santé publique France s’est mobilisée pour construire un système de surveillance efficace en s’appuyant sur les systèmes existants, en les perfectionnant et en en créant de nouveaux. Avec un objectif permanent : celui de fournir aux pouvoirs publics les indicateurs essentiels à la gestion de cette crise sanitaire sans précédent. Ce système de surveillance a évolué au fur et à mesure en fonction des différentes de phases de l'épidémie.
Quelles sont les différentes phases d'une épidémie ?
- La phase 1 correspond au moment où les tous premiers cas apparaissent dans un pays et sont repérés rapidement. A ce stade, il est encore possible de circonscrire l’épidémie en isolant les personnes malades et leurs contacts proches.
- La phase 2 intervient lorsqu’apparaît un certain nombre de cas regroupés ou clusters qui deviennent de plus en plus nombreux progressivement. A ce stade, le dispositif initial de surveillance qui repose sur le signalement individuel des cas confirmés, permet d’identifier les chaines de transmission et de les casser pour retarder la diffusion du virus sur tout le territoire.
- La phase 3 correspond à une circulation large du virus au sein de la population avec une augmentation rapide du nombre de cas, ne permettant plus de tous les compter un à un. Le dispositif de surveillance mis en place en phase 1 et 2 n’est alors plus adapté. En effet, la circulation du virus est tellement large que ce dispositif ne peut plus assurer un décompte exhaustif et fiable. Le changement de système de surveillance est alors indispensable pour observer l’évolution de l’épidémie, mesurer son impact en termes de formes graves et de décès et préconiser les mesures de gestion nécessaires pour la population, les professionnels de santé et le système de soins.
A regarder : "Motion Design Covid 19 : comment contenir l'épidémie"
Un dispositif de surveillance épidémiologique qui s’est adapté à l’évolution de la situation épidémique
Un dossier pédagogique pour comprendre le dispositif, ses objectifs, nos partenaires et les sources de données de la surveillance du COVID-19 est disponible. Il présente la surveillance épidémiologique du COVID-19 en phase 3 et ce que l’on mesure :
- la dynamique de l’épidémie via la médecine de ville
- la gravité de l’épidémie et son impact sur le système de soins
- l’impact de l’épidémie sur la mortalité
- l’impact, le suivi et le vécu de l’épidémie en population générale
En savoir plus : dossier pédagogique surveillance épidémiologique du COVID-19
A partir du 11 mai 2020, le système de surveillance de la COVID-19 s’est adapté à nouveau afin de répondre aux enjeux de la stratégie nationale de sortie de confinement. Le nouvel outil SI-DEP (système d’information et de dépistage) mis en place depuis le 13 mai 2020 vise au suivi exhaustif de l’ensemble des patients testés en France dans les laboratoires de ville et hospitaliers. En collectant les résultats des tests diagnostiques, ce système permet de recenser au plus vite tout nouveau cas, de contacter le patient infecté et ses contacts.
- En savoir plus : dossier pédagogique surveillance épidémiologique de la COVID-19 au plus près des territoires
En infographie - Le système de surveillance de l'épidémie de COVID-19
Une surveillance spécifique des professionnels de santé
Particulièrement exposés aux risques d’infection au coronavirus Sars-CoV-2, les professionnels travaillant au cœur du système de soins font l’objet d’une surveillance spécifique. Deux dispositifs de surveillance ont été mis en place :
- une surveillance permettant aux établissements de santé de déclarer les cas de COVID-19 chez l’ensemble des personnels soignants et non-soignants à l’aide d’un web-questionnaire
- une enquête individuelle sur la base du volontariat à destination de tous les professionnels de santé (hospitaliers, libéraux, EHPAD, autres établissements médico-sociaux…) menée avec le Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux (Geres) et les Centres d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias).
Par ailleurs, des enquêtes épidémiologiques en population générale et en milieu professionnel ont été mises en place tout au long de la surveillance épidémiologique de l’épidémie. Les premiers résultats de ces enquêtes ont rapidement permis d’évaluer l’impact et le vécu du confinement par la population, l’évolution des comportements, l’adoption des gestes barrières, mais également de recenser les professionnels de santé infectés par le coronavirus Sars-CoV-2 et de connaître la part de la population infectée.
En savoir plus sur :
Interviews d'expert
- Le 'R' ou taux de reproduction du virus, c'est quoi ? (interview du 10/08/2020)
- La surveillance de l’épidémie en phase 3 : quels changements et pourquoi ? (interview du 01/04/2020)
- En phase 2 de l'épidémie, en quoi consiste le travail d’enquête ? (interview du 09/03/2020)
Notre action de prévention par la production de messages et la mise à disposition d’outils pour tous
Dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, les actions de prévention de Santé publique France ont pour objectif de favoriser l’adoption par la population de comportements favorables afin de diminuer le risque de contamination pour soi et pour les autres. Tout au long de l’épidémie, une véritable course contre la montre s’est engagée : produire rapidement des messages de prévention adaptés dans une situation particulièrement évolutive.
Dès l’alerte épidémique, Santé publique France a déployé la stratégie, les études et les outils de prévention nécessaires pour informer et accompagner les différents publics (population générale, population vulnérable, population précaire) en s’appuyant sur tous les relais possibles, notamment les professionnels de santé, associations, acteurs de terrain. Nous avons produit et mis à disposition des documents accessibles à tous téléchargeables en différents formats et traduits en 24 langues ainsi que des spots vidéos et spots audio pour informer, prévenir la transmission du virus par les gestes barrières, se protéger et protéger les autres.
L’objectif est aussi d’aider les populations à mieux vivre la situation tout au long de l’épidémie (en période de confinement et déconfinement), comme par exemple améliorer leur bien-être et accompagner les changements de comportement imposé, avec notamment des spots vidéos « ma vie au quotidien » où des conseils simples sont donnés pour faire ses courses, conserver une maison saine, ou faire de l’activité physique à domicile.
Voir tous les outils d’information et de prévention
Le recensement des dispositifs d’aide à distance accessibles pendant l’épidémie de COVID-19
Votre médecin traitant est le premier recours pour toute question liée à votre santé. N’hésitez pas à le consulter, notamment en téléconsultation.
En complément, Santé publique France a recensé les dispositifs nationaux d’aide à distance qui poursuivent leur mission d’information, d’écoute et de soutien pendant cette période de crise sanitaire génératrice d’inquiétudes, de questionnements et d’isolement.
Ce recensement n’a pas vocation à l’exhaustivité. Il s’agit d’un panorama à date qui va largement au-delà des dispositifs soutenus par Santé publique France, mais tous reçoivent des financements publics. Tous les dispositifs d’écoute nouvellement créés n’ont pu être intégrés à cette liste, certaines informations étant manquantes (organisation précise, amplitude horaire...). La mention « Labellisé Aide en santé » indique que les dispositifs sont détenteurs de ce label, créée en 2014, avec pour objectif de valoriser la qualité du service rendu aux usagers.
Les pré-requis appliqués pour la sélection des dispositifs sont les suivants :
- Offre de service nationale. Les dispositifs à vocation régionale n’apparaissent donc pas
- Aide et soutien individualisés et personnalisés par téléphone ou par internet. Ont donc été exclus les réponses type chatbot
- Structures bénéficiant d’un financement public, permettant de préjuger de l’existence a minima d’un contrôle public de leur fonctionnement
- Appels non surtaxés.
Voir tous les dispositifs d’aide à distance
Des enquêtes en population pour observer ses comportements et leurs évolutions
En complément des indicateurs épidémiologiques spécifiques à la COVID-19, Santé publique France a mis en place depuis le début du confinement des études quantitatives et qualitatives auprès de la population pour observer ses comportements et leurs évolutions. Ces enquêtes en complément des connaissances scientifiques issues de l’analyse de la littérature aident à la construction et au renforcement des messages de prévention auprès de la population. Leurs résultats sont publiés sur le site internet et régulièrement actualisés.
Interview d'expert
- Messages de prévention liés au coronavirus : élaboration, évolution et diffusion (interview du 17/03/2020)
- Santé mentale et confinement (interview du 08/04 dans le cadre de l'enquête psycho-comportementale lancée depuis le 23/03/2020)
Pour remplir ses missions d’intervention, Santé publique France anime et coordonne la Réserve sanitaire composée de 3 800 professionnels de santé volontaires engagés, tous métiers confondus (médecins, infirmiers, aides-soignants, sages-femmes, ambulanciers, directeurs d’hôpitaux, ingénieurs sanitaires, etc.)
Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, Santé publique France a été en capacité de mobiliser, tout au long de la crise, dans des délais très courts, au nom de l’État, les moyens humains pour renforcer les structures existantes.
La mobilisation des réservistes sanitaires sur les missions liées à la COVID-19 est sans précédent dans l’histoire de la Réserve sanitaire avec :
- 154 alertes lancées (appels à mobilisation) ;
- près de 6 000 mobilisations de réservistes sanitaires ;
- plus d'une quinzaine de professions différentes mobilisées ;
- 18 régions renforcées.
En savoir plus sur la Réserve sanitaire
En savoir plus sur la mobilisation de la Réserve sanitaire dans le cadre de la Covid-19
Interviews d'expert
- Réserve sanitaire : quelle mobilisation ? (interview du 11/02/2020)
- Alerte et crise sanitaires : comment ont-elles été gérées ? (interview du 24/02/2020)